Poutine écarte l'option nucléaire dans le conflit en Ukraine

9 Juine 2024 - 17:15
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Poutine écarte l'option nucléaire dans le conflit en Ukraine
Le chef du Kremlin avait brandi cette menace à plusieurs reprises depuis le lancement de son offensive militaire en Ukraine. Au forum de Saint-Pétersbourg, il a promis vendredi que la Russie deviendrait la quatrième économie au monde. « Nous voyons ce qu'est le caractère russe. Nous comptons dessus. Et nous n'avons donc pas besoin de l'arme nucléaire… ». Devant l'élite politique et d'affaires russe tout acquise à sa cause, Vladimir Poutine a ce vendredi une nouvelle fois promis la victoire en Ukraine. « Sans brandir l'arme nucléaire », a insisté le chef du Kremlin. Habitué à inverser la narratif dans son bras de fer avec l'ouest, il a assuré ne jamais avoir agité cette menace malgré ses nombreuses déclarations provocatrices en plus de deux ans d' « opération militaire spéciale » en Ukraine. Au forum économique de Saint-Pétersbourg, au contraire, Vladimir Poutine a été clair, une première depuis le début du conflit : « Le recours au nucléaire est possible en cas exceptionnel - menace sur la souveraineté et l'intégrité territoriale du pays. Je ne pense pas que ce soit le cas. » Mais, il a aussi prévenu : « les armes nucléaires tactiques russes sont quatre fois plus puissantes aujourd'hui » que celles lancées par les Etats-Unis sur le Japon à la fin de la seconde guerre mondiale. Une manière d'entretenir toute de même la menace après une heure de discours à la tribune puis près de trois heures de conversation avec Sergueï Karaganov. Cet influent politologue pro-Kremlin, l'an passé, avait suggéré une frappe nucléaire limitée pour forcer l'Occident à reculer en Ukraine et éviter une troisième guerre mondiale. Plein d'assurance sur le plan économique Vladimir Poutine, qui n'a d'ailleurs pas écarté un possible changement de la doctrine nucléaire nationale, s'est montré d'autant plus confiant que son armée ne cesse d'avancer au Donbass. « Les troupes russes repoussent progressivement l'ennemi », a-t-il expliqué, assurant que, depuis le début de l'année, 47 centres d'habitation et 880 kilomètres carrés ont été « libérés ». Il a confirmé que le complexe militaro-industriel fonctionne à plein régime. « La Russie a multiplié par plus de vingt sa production de munitions et est plusieurs fois en avance sur l'ennemi en matière de technologie aéronautique », a précisé le président. Sur le front économique, Vladimir Poutine a montré pareille assurance dans son discours au forum de Saint-Pétersbourg, habituel grand rendez-vous du président avec ses élites. Avec un message en guise de promesse - mais aussi de pied de nez aux sanctions occidentales contre Moscou : entrer dans le Top 4 des plus grandes économies du monde. Le ministère russe prévoit un PIB en hausse de 2,8 % en 2024, mais avec une inflation plus élevée et un rouble plus faible. Au premier trimestre de cette année, la croissance s'est élevée à 5,4 %, après une hausse de 3,6 % l'an passé. La reprise de la Russie, après la crise de 2022, repose en grande partie sur la production d'armes et de munitions financée par l'Etat. L'économie a dépassé celle du Japon pour devenir la quatrième économie mondiale en termes de PPA (parité de pouvoir d'achat), selon les données révisées de la Banque mondiale publiées début juin. Le Fonds monétaire international a pour sa part relevé ses prévisions de croissance pour 2024, de 2,6 % à 3,2 %, soulignant de fortes dépenses publiques et des investissements liés au complexe militaro-industriel. Diatribe contre les Etats-Unis « L'année dernière, la part des paiements des exportations russes dans les monnaies dites « toxiques » d'Etats hostiles (NDLR : dollar et euro) a diminué de moitié, tandis que la part du rouble dans les transactions d'exportation et d'importation augmente - elle approche aujourd'hui les 40 % », s'est félicité Vladimir Poutine. Il s'est lancé dans une longue diatribe contre la domination américaine sur l'économie mondiale. Selon le président, les Etats-Unis exploitent leur position de monopole sur le marché financier. Mais il s'est réjoui : leur part dans la structure internationale est en déclin, « ce qui constitue un pas vers un système financier mondial multipolaire ». Enfin, le chef du Kremlin a confié que la Russie est en train de concevoir un système de paiement indépendant « qui ne sera pas soumis à des sanctions ni à toute autre pression ». Un projet mené dans le cadre du BRICS, cette organisation constituée avec le Brésil, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud mais que Moscou veut désormais étendre à d'autres pays du « sud global ». Benjamin Quénelle (Correspondant à Moscou) Source: https://www.lesechos.fr/

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