En Ouganda, des députés rendent l’argent de la « corruption »

26 Octobreober 2017 - 21:23
26 Octobreober 2017 - 21:23
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En Ouganda, des députés rendent l’argent de la « corruption »

Des élus de l’opposition accusent le pouvoir d’avoir voulu les soudoyer pour qu’ils votent la révision de la Constitution voulue par le président Museveni. C’est un acte inattendu. En Ouganda, alors que le débat sur la réforme de la Constitution destinée à supprimer l’âge limite (75 ans) des candidats à la présidentielle bat son plein, des opposants à ce projet ont effectué, mercredi 25 octobre, un geste qui pourrait assurer leur renommée. Six députés se sont présentés au Parlement avec des sacs pleins de billets pour dénoncer l’octroi à chaque élu d’une somme rondelette, 7 000 euros pour « frais de fonctionnement », destinée officiellement à mener des « consultations » dans leurs circonscriptions. « Il n’y a absolument aucun doute que cet argent a été envoyé par [le président] Museveni pour influencer notre position sur l’abrogation [de l’âge limite] dans la Constitution », a tonné leur meneur, Ibrahim Ssemuju, devant d’impressionnantes liasses de billets qui ne viendront finalement pas garnir ses poches.

Bagarre générale

A défaut d’une réelle marge de manœuvre, l’opposition fait preuve d’imagination. Ce projet de loi a remis en selle le Forum pour le changement démocratique (FDC, opposition), divisé par une interminable querelle de leadership. C’est justement alors qu’il revenait d’un meeting de soutien à un député de ce parti en pleine ascension, Patrick Amuriat, que Kizza Besigye, l’opposant historique, a été arrêté, la semaine dernière, pour « incitation à la violence ». Le meeting, qui a donné lieu à une manifestation et à des affrontements avec les forces de l’ordre, a causé la mort d’au moins un manifestant, tué par balle. Libéré sous caution mercredi, Kizza Besigye a été de nouveau arrêté seulement cinq heures après son inculpation avant de retrouver une nouvelle fois la liberté. Le vieil ennemi de Museveni n’est plus seul à porter la voix de l’opposition. Le très populaire Robert Kyagulanyi, député indépendant mieux connu sous son nom de chanteur de ragga, « Bobi Wine », a également eu l’occasion de faire parler de lui lors d’une bagarre générale au Parlement, fin septembre. Les images le montrant en position de boxeur face au service de sécurité du Parlement, puis évacué de force, ont depuis fait le tour du monde. Le « président du ghetto », comme il se surnomme, et d’autres députés ont depuis été victimes de menaces de mort et leurs habitations ont fait l’objet d’attaques à la grenade.

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