Dès le 7 février dernier, il confiait en privé que le Covid-19 était un "truc mortel" mais en relativisait la gravité dans ses prises de parole publiques.
"Ce virus est beaucoup plus mortel que la plus sévère des grippes." Voilà un extrait de ce qu'on entend Donald Trump dire à Bob Woordward, dans les enregistrements rendus publics par le journaliste et retranscrits
dans son dernier livre sur le président américain, intitulé Rage. Ces enregistrements sont issus d'une série d'entretiens téléphoniques enregistrés avec l'accord du président des Etats-Unis. A huit semaines de l'élection présidentielle, la publication d'extraits de cet ouvrage et la diffusion des enregistrements mercredi 9 septembre a provoqué une vive réaction du candidat démocrate
Joe Biden qui a dénoncé une
"trahison" vis-à-vis du peuple américain.
"J'ai voulu toujours minimiser [le danger]
", reconnaît le président dans un échange téléphonique enregistré avec Bob Woodward le 19 mars, retranscrit dans l'ouvrage intitulé
Rage. Le président américain a, en effet, longtemps qualifié publiquement le Covid-19 de
"simple grippe" ou de
"canular" venu du camp démocrate pour le déstabiliser. Or, plusieurs semaines plus tôt, le 7 février, il expliquait au même journaliste combien le Covid-19 était
"un truc mortel".
"C'est écoeurant. Il avait les informations. Il connaissait le danger. (...) Il a menti aux Américains", a déploré Joe Biden. De son côté, Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants, a estimé que ces échanges démontraient
"la faiblesse" du président américain.
"Il n'a pas su répondre au défi", a-t-elle estimé sur la chaîne MSNBC, dénonçant également
"son mépris pour la science".
Interrogé mercredi depuis la Maison Blanche, Donald Trump a défendu son bilan très controversé, comme ses déclarations.
"J'ai été très ouvert, que ce soit avec Woodward ou avec qui que ce soit : nous ne pouvons alimenter la panique", a-t-il avancé.
"Je ne veux pas que les gens aient peur, je ne veux pas créer de panique", a martelé le président qui avait affirmé, au début de la pandémie, que le virus finirait par disparaître
"comme par miracle".
La gestion de l'épidémie, qui a fait plus de 190 000 morts aux Etats-Unis, vaut à Donald Trump de très vives critiques, de la part de ses adversaires mais aussi de scientifiques et de certains élus de son propre camp. Il est accusé d'avoir envoyé des signaux contradictoires et confus, mais aussi d'avoir manqué de compassion face aux ravages provoqués par ce virus. Sondage après sondage, une très large majorité d'Américains jugent sévèrement son action sur ce front.
Par Franceinfo