
Ces derniers jours, elles avaient eu espoir de les serrer de nouveau dans leurs bras. Mais ce samedi, les familles des
219 jeunes Nigérianes enlevées par Boko Haram se disent «choquées» d'avoir appris la veille que les fillettes
avaient été mariées de force par le groupe islamiste. Le 17 octobre, le
président François Hollande avait lui-même cru être en possession d'une bonne nouvelle, avant de se raviser. Les annonces du
gouvernement du Nigeria sur un cessez-le-feu comprenant une clause sur
la libération des jeunes filles avaient en effet été accueillies avec le plus grand scepticisme, jusqu'à cette vidéo confirmant qu'elles n'avaient pas de fondement.
Dans
cette séquence filmée révélée vendredi soir, Boko Haram affirme que les 219 lycéennes enlevées à Chibok ont toutes été converties à l'Islam et mariées de force. Les islamistes ont également pris soin de nier tout accord de cessez-le-feu avec les autorités nigérianes, excluant toute perspective future de négociation. Ce samedi, les familles hésitent entre fatalisme et espoir de retrouver quand même leurs filles.
Utilisées comme boucliers
«Nous restions dubitatifs quant à des négociations autour de la libération de nos filles. Nous n'avons jamais pris le cessez-le-feu au sérieux: ils n'ont jamais arrêté leurs attaques. (...) Ainsi, l'annonce de leur mariage ne nous surprend pas», a expliqué le chef du Conseil des anciens de Chibok, Pogo Bitrus, dont quatre nièces ont été enlevées. «Nous espérons seulement que le gouvernement redouble ses efforts pour tarir cette insurrection», a-t-il déclaré après de nombreux appels à l'aide lancés à l'Etat et à la communauté internationale.
Au Nigeria, les violences n'ont jamais véritablement cessé et
de nouveaux enlèvements ont même eu lieu, la semaine dernière, dans le Nord-Est. Au moins 10 000 personnes sont mortes ces cinq dernières années. Par ailleurs selon l'organisation Human Rights Watch, qui s'appuie sur les témoignages d'ex-otages recueillis sur place,
la secte islamiste utilise ses prisonnières en première ligne lors des combats. L'organisation de défense des droits de l'homme fait état des nombreuses séquelles physiques et psychologiques dont souffrent celles qui sont libérées.
Source: leparisien.fr