Une nouvelle marche étudiante est prévue mardi pour la 3e semaine consécutive. L'appel à la grève générale a été diversement suivi dans le pays et dans la capitale. À Alger, aucun train – de banlieue ou grande ligne – ne partait des gares et aucun métro, tramway ou bus ne circulait. Une majorité de magasins du centre commerçant de la capitale n'ont pas ouvert. Le marché Reda Houhou, ex-Clauzel, dans le centre, a fonctionné, mais une partie des commerçants n'ont pas rejoint leur étal. De nombreuses boutiques du quartier populaire de Bab El Oued ou de Zéralda, en banlieue, sont aussi restées fermées, ont témoigné des habitants.
« Paralysie totale de la ville »
Dans le quartier de Belouizdad, à cinq kilomètres du centre-ville, quelques magasins de l'artère principale sont restés fermés, mais les supérettes, cafés et boulangeries étaient ouverts, selon un habitant. La situation était similaire à Saoula, dans la banlieue sud d'Alger. La plupart des administrations ont semblé fonctionner, de même que les entreprises privées. En revanche, « tout le monde » s'est mis « en grève », au siège de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) dans la banlieue est d'Alger, selon un des 6 000 employés de cette entreprise publique de fabrication de camions, bus, véhicules de secours, etc. Les employés du fournisseur national d'électricité et de gaz Sonelgaz ont fait grève une heure dans la matinée et recommenceront toute la semaine, a indiqué un salarié. Aucun vol de la compagnie aérienne nationale Air Algérie n'était en revanche annoncé comme annulé. Hors de la capitale, la situation a été également contrastée.
Lire aussi Algérie : « Mon vrai diplôme serait de vivre dans un pays libre »
À Oran (Nord-Ouest), deuxième ville du pays, « on n'a pas l'impression qu'il y a une grève générale », a indiqué un journaliste local en affirmant que de nombreux commerces étaient ouverts. À Constantine (Nord-Est), troisième ville du pays, commerces ouverts et fermés sont à parité, a rapporté un journaliste local. À Annaba, quatrième ville du pays, en revanche, tous les marchés, commerces et administrations sont fermés, selon un journaliste de la ville. À Béjaia, dans la région de Kabylie (Nord) « tout est fermé » : lycées, collèges, administrations et entreprises, affirme Achour Idir, un syndicaliste du secteur de l'Éducation, qui décrit une « paralysie totale de la ville ». Dans un tweet, le conglomérat Cevital (agroalimentaire, grande distribution, industrie et services), plus important groupe privé algérien, s'est déclaré « solidaire avec le mouvement de grève générale [...] pour réclamer un changement de système » en Algérie. Cevital a été fondé et est la propriété d'Issad Rebrab, considéré comme la première fortune du pays, qui accuse depuis plusieurs années le gouvernement de bloquer ses investissements en Algérie.
Le site d'information TSA (Tout sur l'Algérie) signale aussi des grèves dans « plusieurs structures » de Sonatrach, l'entreprise nationale des hydrocarbures, sans préciser s'il s'agit de sites administratifs ou de production. Des milliers de personnes ont également une nouvelle fois manifesté dimanche dans plusieurs villes de
France contre la candidature de M. Bouteflika.