Septentrion malien : A quoi joue la France ?

L'ambiguïté semble être la conduite adoptée par la France sur la question du septentrion Malien. Autant officiellement elle soutient le Mali dans cette épreuve imposée par la voix de Henri de Rancourt venu l'annoncer à Bamako, autant elle joue les embuscades par son ministre des Affaires Etrangères Alain Jupé et d'autres officiels Français qui s'agitent. C'est totalement meurtri que la nation malienne meurtrie a entendu le ministre Alain Jupé donner un semblant de bilan des affrontements militaires au nord Mali. Par la même occasion, il est très explicite dans ses allégations allant jusqu'à affirmer que la rébellion gagne du terrain. Alain Jupé est ministre français des Affaires Etrangères et c'est lui qui donne le bilan des combats au nord Mali. Décidément les Français ont du mal à respecter les autres surtout les pays africains, malgré tout le débat à l'hexagone par rapport aux réactions avec les pays africains. Il ne s'agit aucunement pour nous de nous attaquer à la France en tant qu'ancienne puissance colonisatrice. Mais que la patrie des droits de l'homme respecte la volonté des autres, surtout d'un peuple souverain auquel on impose une guerre. Nous demandons à la France toute puissante et élégante de savoir se comporter face à des populations qui ont assez souffert des agissements de ses responsables. Il est tout à fait inadmissible que le ministre français donne des bilans des affrontements d'une guerre imposée. Pourtant officiellement un autre ministre Henri de Rancourt a affiché tout le soutien de Paris au gouvernement malien. Par ces différentes prises de position, on comprend clairement que la France n'est pas claire dans ce qui se passe au nord Mali. Nous allons taire ici toutes les rumeurs et autres informations non officielles dont nous disposons à l'égard de la France et des Français qui s'agitent. Il est difficile de dire avec précision les intentions de la France et des Français qui s'agitent pour soutenir la rébellion au nord. Il est important de préciser que : autant le Mali a le devoir de protéger ses minorités, autant ses minorités n’ont pas le droit de prendre la République en otage. A ceux qui revendiquent la sécession sur une partie du territoire national, nous disons ceci. L'autodétermination d'un peuple se fonde toujours sur des arguments identitaires, cela qui mieux que la France le sait ? Autrement : la Corse n'est pas une invention de tous pays basques qui ont de velléité d'autodétermination. Au Mali, le MNLA revendique l'autodétermination sur une partie du territoire où les Touarègues ne représentent pas 15% de la population. Encore que la grande majorité des Touarègues et des Arabes du Mali ne se reconnaissent dans ces velléités d'indépendance. Le seul argument de la couleur de la peau pour aller à l'autodétermination est un cinéma. En effet, hormis l'argument de la couleur de la peau, le MNLA ne dispose d'autres arguments pour sa revendication d'indépendance. Ainsi, les communautés maliennes à la peau blanche sont une hyper- minorité qui a toujours vécu en communion avec le reste du peuple malgré les irrédentistes. Il est important que les Maliens, quelque soit leur couleur continuent à vivre ensemble. Mais la réalité est que le MNLA n'a aucune qualité pour revendiquer l'indépendance de notre pays. Ce mouvement a donc profité de la volonté pacifiste de notre peuple pour s'armer et occuper une partie de notre territoire. A la France et aux Français qui s'agitent nous disons que la colonisation est finie il y a 50 ans. Que le Mali de 2012 est celui de ceux qui n'ont rien à voir avec l'histoire coloniale. Certes que nombre des aspects de notre vie publique est sous influence française, c'est à cela que nous, générations actuelles décomplexées, sommes dédiés. C'est-à-dire qu'à l'instar d'un pays comme le Rwanda, il nous faut envisager de changer les données avec la France à la vitesse supérieure. Il ne s'agit pas pour nous d'attaquer la France mais d'exprimer notre souveraineté et de refuser les canardages de la France qui joue les maîtres sans aucun respect. La France peut soutenir qui elle veut dans la géopolitique internationale et au gré de ses intérêts mais la puissance des peuples est plus que tout. Youba KONATE