Prolifération de missiles libyens : Une véritable menace pour le trafic aérien

10 Févruary 2012 - 00:20
10 Févruary 2012 - 02:58
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Les rapports faisant état d'un appareil militaire malien abattu par les rebelles touaregs renforcent les inquiétudes sur le fait qu'Al-Qaïda pourrait s'en prendre à des appareils commerciaux.   Face à l'instabilité qui prévaut dans la zone sahélo-saharienne, les craintes augmentent concernant une éventuelle acquisition par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) de missiles sol-air portables libyens. Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Soumeylou Boubèye Maïga, est le dernier responsable en date à faire part de ses inquiétudes. En effet, s'exprimant le mardi 24 janvier à Nouakchott lors d'une réunion des chefs de diplomatie des Etats du Sahel, il a mis en garde contre « la situation dangereuse au Sahel consécutive à la guerre en Libye qui a conduit à la prolifération d'importantes quantités d'armes dans les milieux criminels et terroristes ». Ces propos du ministre malien interviennent après que des informations aient été publiées, indiquant que les appareils civils avaient vu leur route détournée au-dessus du Sahara pour éviter de potentiels missiles sol-air acquis par Al-Qaïda.  Selon des rapports de sécurité faisant état de menaces au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Tchad, la compagnie « Air Algérie » faisait partie des compagnies concernées par ces détournements. L'OTAN et les  ministères français et algérien de la Défense avaient également pris des précautions pour éviter les risques créés par de tels systèmes d'armes. Ces précautions consistent au brouillage de ces missiles et à des vols de reconnaissance de l'OTAN au-dessus de plusieurs Etats africains entourant la Libye. En plus, certaines compagnies occidentales ont équipé leurs appareils militaires en technologies fabriquées aux Etats-Unis et qui utilisent des lasers pour brouiller les missiles à tête chercheuse et à infrarouge. Les dits rapports font également état de certaines compagnies qui équipent leurs appareils de radar et de détection de missiles et ordonnent à leurs pilotes de voler à haute altitude. Mais les autorités de l'aviation mauritanienne minimisent ces craintes, soulignant que ces missiles sol-air portables n'ont qu'une portée limitée. « Pour autant que nous le sachions, les missiles qu’Al-Qaïda a en sa possession ont une portée de six kilomètres seulement, alors qu'un avion vole à une altitude de dix kilomètres au-dessus du Sahara »,  explique Abou Bakr al-Sedik Ould Mohammed al-Hasan, directeur général de l'Autorité mauritanienne de l'Aviation civile. « Il n'en reste pas moins que les armes sur lesquelles l'organisation terroriste a mis la main en Libye constituent une menace. Mais en ce qui concerne la capacité de l'organisation à frapper des cibles éloignées ou des appareils en vol, cela reste improbable du fait de la nature de ces armes elles-mêmes », explique-t-il tout en citant la relative inexpérience des combattants à manier de telles armes. Selon l’analyste Abou Bakr, les terroristes sont plus susceptibles de viser des appareils militaires volant à faible altitude. « La preuve en est peut-être le succès des rebelles touaregs qui ont réussi à abattre un appareil de l'Armée malienne il y a quelques jours lors des récents affrontements dans le Nord du Mali. C'est désormais un fait acquis que les Touaregs qui ont abattu cet avion étaient rentrés de Libye avec des armes sophistiquées après la chute de Kadhafi », précise-t-il. Le quotidien « Le Monde » a quant à lui indiqué que la semaine dernière, le Mouvement national de libération de l’Azaouad (MNLA) avait affirmé avoir abattu un Mig-21 malien. Jean Pierre James

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