Le ministre de la Défense et des anciens combattants, le Général Gassama, s'adressant à la presse "Il n'y a pas de militaires maliens déserteurs au Niger et ceux qui ont tué ne sont pas représentatifs de la communauté touareg"

8 Févruary 2012 - 13:48
8 Févruary 2012 - 13:51
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D'entrée de jeu, le ministre porte-parole du gouvernement, Sidiki N'Fa Konaté, et son homologue de la Défense, le Général Sadio Gassama, ont tenté de lever toute équivoque sur l'objet de leur rencontre avec les hommes de médias. "Nous ne sommes pas venus ici pour vous donner des leçons, nous ne sommes pas venus non plus pour vous faire la morale. Nous sommes venus partager notre souci commun de sauver le Mali". Voilà qui est bien dit. C'était le mardi 7 février à la maison de la presse en présence des représentants de toutes les radios du pays regroupées autour de l'URTEL. Le ministre porte-parole du gouvernement d'enfoncer le clou "le grand danger, ce ne sont pas les attaques, le grand danger, c'est nous-mêmes. Nous devons tout faire pour éviter que ceux qui ont pris les armes ne réussissent pas à déchirer le tissu social".   Quarante huit heures après sa prise de fonction en sa qualité de ministre dela Défenseet des anciens combattants, le Général Sadio Gassama a consacré sa toute première sortie aux hommes des medias. Par cette sortie, les deux membres du gouvernement entendaient ainsi combler le vide entretenu autour de la question du nord et qui avait permis à une certaine presse d'enflammer la situation. Rappelant la charte de Kurukanfouga, Sidiki N'Fa Konaté dira que la personne humaine est sacrée et qu'il est important pour les hommes de media d'aider à la préserver en évitant de jeter de l'huile sur le feu. La bataille qui vaille la peine d'être menée est celle de l'imaginaire collectif, a-t-il insisté. Tout n'est pas à colporter. Non pas que ce qui est dit n'est pas souvent vrai mais parce que quand il y a le feu, on cherche d'abord à l'éteindre, martèle le ministre dela Communication. Quiprécise que dans chaque homme sommeille l'instinct bestial. Sidiki N'Fa Konaté de mettre en garde lorsqu'il indique que "toutes les civilisations hébergent en elles-mêmes des radios milles collines". Très à cheval sur la déontologie de la presse, le porte-parole du gouvernement n'a pas fait la dentelle lorsqu'il dit à qui de droit que "l'information, c'est d'abord un choix". On choisit en fonction de son intérêt mais aussi en fonction de son pays. Pourquoi faire le jeu de ceux qui jouent à l'imaginaire collectif, s'interroge le conférencier.  "Il faut éviter  les décomptes macabres. Nous avons besoin de l'union sacrée autour de cette question. Vous devez prôner la paix, la sécurité, l'acceptation de l'autre. Vous devez faire en sorte que l'information tue la Communication en courant derrière le scoop" a-t-il lancé. Avant d'indiquer que "nous ne sommes pas une société de rejet, d'exclusion encore moins de haine. La guerre se gagne dans le psychisme, c'est à vous de le faire et les militaires feront leur devoir sur le terrain". Le ministre de la Défenseet des anciens combattants, Sadio Gassama, a déploré les incidents survenus à Kati et Bamako et dans certaines villes de l'intérieur.  Aujourd'hui, fait-il remarquer, "il est rare de rencontrer dans la ville de Bamako un touareg ou un arabe.  Pour la première fois de notre histoire, de grands responsables touaregs du pays ont préféré quitter le pays pour se mettre à l'abri. Tout cela ne se serait pas arrivé si la presse avait su jouer son rôle". Selon le ministre Gassama, "deux radios de la place ont beaucoup contribué à empoisonner les rapports". Tant qu'il y a la guerre, il y'aura toujours des morts. Faut-il démobiliser les troupes parce qu'il y a des morts ? Non, a tranché Sadio Gassama. Qui ajoute "cette guerre, nous allons la mener jusqu'au bout. Nous sommes des militaires et c'est pour cela que nous avons été incorporés. Nous sommes prêts à nous sacrifier pour le pays". A croire Sadio Gassama, "les touareg qui ont pris les armes ne sont pas représentatifs de la communauté touareg. Ceux qui ont toujours pris les armes depuis l'indépendance à nos jours sont connus de tous. Ils appartiennent à une seule communauté de Kidal. Ils ne sont ni représentatifs de la communauté touareg de Gao, ni celle de Tombouctou encore moins celle de toute la région de Kidal". Le ministre de la Défenseet des anciens combattants fera savoir que 3600 combattants ont été intégrés au sein des forces armées depuis 2006. "Nos opérations sur le terrain sont menées par des touareg et des arabes. Si nous voulons gagner la bataille, sortons de cette logique de purge ethnique" a déclaré le ministre Gassama. Par ailleurs, le ministre de la Défensea tenu à démentir une information selon laquelle des militaires maliens se sont enfuis au Niger voisin. "Il s'agit de 45 militaires du camp d'Anderraboukane et leur famille qui avaient évacué le camp au fur et à mesure que le cortège des bandits armés, fort de 45 véhicules, se rapprochait d'eux. C'est un travail que nous avons coordonné avec le Niger. C'est le Commandement militaire qui avait demandé à ce que les militaires mettent leur famille à l'abri. Ils ont tous été rapatrié et se trouvent à Mopti. Ils rejoindront bientôt leur Commandement. Si notre bureau de presse avait joué son rôle tout cela ne serait pas arrivé. Nous allons appuyer l'armée mais qu'on n'essaye pas de démoraliser nos troupes".                                Abdoulaye DIARRA

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