C’est au moment même où le Mali a le plus besoin du pays de Nicolas Sarkozy que celui-ci l’abandonne à son triste sort en conseillant à ses ressortissants de "quitter provisoirement" le pays. Pis, elle décide de ne faire aucune intervention, contrairement en Côte d’Ivoire ou en Libye où elle était au premier rang des « interventionnistes ».
[caption id="attachment_50976" align="alignleft" width="300" caption="Alain Juppé"]

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« La situation est dangereuse, c'est la raison pour laquelle j'ai demandé à nos ressortissants dont la présence n'est pas indispensable de quitter le pays », a déclaré Alain Juppé à des journalistes à Dakar, où a eu lieu hier lundi un sommet de la Cedeao associant des représentants de la communauté internationale, en marge de l'investiture du nouveau président Macky Sall. Et le ministre français des Affaires étrangères d’ajouter : « Nous pouvons aider sur le plan logistique ou la formation, mais il n'est pas question de mettre des soldats français sur le sol du Mali. ». Telle était la substance d’un message diffusé hier lundi sur le site internet du Quai d'Orsay. Une déclaration qui illustre suffisamment l’indifférence devant la situation chaotique dans laquelle est désormais englué le Mal. Paris avance évoque le renforcement d’un sentiment anti-français qui va conduire à des violences envers ses quelque 5 000 ressortissants à Bamako. Certes, la prise par les rebelles touaregs des villes du nord du Mali fait monter la tension à Bamako, où l’on redoute des émeutes anti-Touaregs, voire anti « peaux-rouges » - c'est-à-dire dirigées contre toutes les personnes de teint clair. Et les Européens notamment les Français risquent de ne pas être épargnés si des violences éclataient. C’est donc « pour parer à tout risque lié à un éventuel « syndrome ivoirien » que le ministère français des Affaires étrangères a indiqué hier lundi sur son site internet qu'il conseillait à ses quelque 5 000 ressortissants « dont la présence n'est pas indispensable de quitter provisoirement » le Mali, « compte tenu de l'instabilité de la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans le pays et notamment à Bamako ».
Cette décision du Quai d'Orsay déçoit logiquement les Maliens qui estiment à tort ou à raison que la France a un devoir historique d’assister sinon d’aider le Mali à sortir de l’ornière en ces temps des plus critiques. Mieux, elle réconforte les détracteurs de la France qui estiment qu’elle serait même les premiers « complices » des bandits armés qui sèment la terreur au nord du Mali.
Ben Dao