Centre du Mali: les administrateurs civils disent «non!» à l’appel au suicide du ministre de l’Administration territoriale

23 Juine 2019 - 13:33
23 Juine 2019 - 20:35
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Centre du Mali: les administrateurs civils disent «non!» à l’appel au suicide du ministre de l’Administration territoriale
Les militants du Syndicat Autonome des Administrateurs civils (Synac) et du Syndicat Libre des Travailleurs du Ministère de l’Administration territoriale (Syltmat) sont indignés par les propos du ministre de l’administration territoriale. Ils l’ont fait savoir au cours d’une conférence de presse, ce samedi 22 juin, à la Bourse du travail. - Maliweb.net - «Informer l’opinion sur la réalité de la situation sécuritaire des représentants de l’Etat sur l’ensemble du territoire national et faire une mise au point suite au communiqué du 19 juin du ministre de l’Administration territoriale». Le menu de la conférence et le ton des conférenciers annonçaient la gravité du moment. Promesse tenue, pendant une demi-heure, Ousmane Christian Diarra, Secrétaire général du SYNAC s’est efforcé à détailler le quotidien difficile des représentants de l’Etat dans les zones d’insécurité. Suite à l’appel du SYNAC et du SYLMAT à leurs militants, se sentant en insécurité, de rejoindre la ville de Mopti, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Boubacar Alpha BAH, a énergiquement réagi. Le ministre rappelle aux représentants de l’Etat les paroles de l’Hymne national : «Debout sur les remparts, nous sommes résolus de mourir».Par ailleurs, le ministre indique que tout manquement, sous le couvert du syndicalisme sera sanctionné. Des propos jugés «méprisants et moralisateurs» par les Comités Exécutifs Nationaux (CEN) des deux syndicats. Les conférenciers informent le ministre que les administrateurs civils n’ont pas à être les premiers à braver le danger alors qu’ils sont les derniers à occuper les postes auxquels ils doivent légitimement prétendre: celui de Gouverneur de région. 17 représentants de l’Etat tués depuis 1990 Pour démontrer le degré de patriotisme de leurs membres et leurs sacrifices ultimes, Ousmane Christian Diarra a égrené la longue liste des membres du corps préfectoral morts du fait de l’insécurité.De 1990 à nos jours, 17 représentants de l’Etat, ont été tués du fait des différentes rébellions et des assassinats ciblés. En 2012, rappellent le SYNAC et le SYLTMAT alors que les généraux abandonnaient le navire, leurs militants étaient encore dans la région de Kidal, de Tombouctou et de Gao. Ils en ont payé un lourd tribut: l’assassinat de Mohamed Sangaré, préfet de Bourem, avec son fils, le 5 avril 2012; les assassinats «lâches»,  le 17 mai 2014, d’Amadou Belco BAH, Drissa COULIBALY, Commandant Mory DIARRA, Lieutenant Mahamane B TOURE, Sékou CISSOUMA, Paul Marie DIARRA. Ces derniers se faisaient massacrer  quand le Chef du gouvernement et des généraux se cachaient dans le camp de la MINUSMA. Devant la presse, le Secrétaire général du SYNAC évoque aussi l’assassinat de Ibrahim AG TOUBEISSI, sous-préfet de Ouinerden, assassiné froidement jusqu’à domicile, le 18 mars 2018. Dans un silence de deuil de martyrs, le syndicaliste rappelle,les assassinats le 28 juin 1990, du camarade Moussa DIALLO, Chef d’Arrondissement de Tindermen et de son épouse enceinte.Un cas lointain mais évocateur de la violence inouïe à laquelle sont confrontés les administrateurs civils. Pris entre le piège du communautarisme montant, la haine djihadiste et l’indifférence de leur hiérarchie, les administrateurs civils meurent. En effet, aucun des 300 sous-préfets du Mali se disposent d’une arme individuelle de protection, aucun d’entre eux ne dispose d’une protection rapprochée. Ainsi, face à l’insécurité dans la région de Mopti, les CEN du Synacet Sylmat font fi des menaces du ministre et demandent à leurs militants, se sentant en insécurité, de rejoindre la ville de Mopti. Mamadou TOGOLA/Maliweb.net

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