Bruit de bottes au Nord Mali : Les faits qui accablent le président ATT

10 Févruary 2012 - 00:21
10 Févruary 2012 - 00:21
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La gestion catastrophique de la crise du nord par le président de la République, Amadou Toumani Touré, depuis son arrivée au pouvoir, a engendré le problème qu’on a aujourd’hui sur les bras. Il n’a pas de solution, apparemment. L’arrivée des combattants libyens au Mali avec un important arsenal militaire, la désertion massive des militaires touaregs de l’armée malienne, l’abandon de poste de l’ancien chef rebelle, Iyad Ag Ghaly… sont des signes qui ne trompent pas quant à l’éclatement d’un nouveau banditisme armé dans le septentrion du Mali. Pendant ce temps, qu’a fait le président de la République, chef suprême des armées et général de surcroît? Il a déroulé le tapis rouge aux revenants de la Libye avec leur arsenal avant d’envoyer six ministres de son gouvernement pour les accueillir, et cérise sur le gâteau, une enveloppe d’environ 50 millions de nos francs (c’est le montant communiqué) leur a été remise. C’est certainement avec cet argent qu’ils nourrissent aujourd’hui leurs troupes qui attaquent les positions de l’armée malienne. Combien de Maliens croupissent aujourd’hui en prison pour détention illégale d’arme à feu ? Les Touaregs sont t-ils les ‘’enfants gâtés’’ de ATT ? Dans tous les cas, tout laisse à le croire. Ils sont au dessus des lois. Ils sont protégés par le président de la République en personne. Il a poussé le laxisme jusqu’à laisser des bandits pénétrer sur le territoire avec un arsenal militaire sans les inquiéter. Les Touaregs du Niger revenus de la Libye sont beaucoup plus nombreux que ceux du Mali ; mais les autorités nigériennes ont vite fait de les désarmer avant de les mettre en garde contre toute tentative de déstabilisation... Au Tchad, Idriss Deby Itno a fait la même chose que son homologue nigérien. Il est même allé plus loin en emprisonnant certains des mercenaires. Que cherche ATT ? Cette question taraude les Maliens de toutes les couches. Humiliation dans l’armée ? L’attaque d’Aguel hoc est un coup dur pour l’armée malienne. Le temps n’est pas encore venu de situer les responsabilités. Mais il est nécessaire de parler des erreurs du président dans la gestion de cette crise depuis son arrivée au pouvoir en 2002. Les militaires touaregs intégrés dans l’armée font la loi ; ils désertent quand ils le souhaitent et reviennent quand ils finissent de commettre leur forfait. Mais ils n’ont jamais été sanctionnés, au contraire, ils gagnent même des galons. Non pas parce que leurs chefs ne les sanctionnent pas mais c’est le président en personne qui s’y oppose tout le temps. Ensuite, plusieurs garnisons militaires, au nord du Mali, sont commandées par des officiers issus de la rébellion ; ils connaissent le nombre de militaires dans chaque garnison et les armes dont disposent les militaires maliens. Malgré le fait que les velléités de reprise du banditisme armé sont patentes, la hiérarchie militaire (très souvent confrontée aux empiétements du président), est attentiste face à une situation pourrie. On connaît les conséquences. L’attaque d’Aguel hoc qui n’est ni plus ni moins qu’un carnage dans les rangs de nos vaillants soldats n’est que la conséquence immédiate du laxisme d’un président manifestement dépassé par  les événements. La création d’une unité spéciale, composée seulement de combattants touaregs, une armée dans l’armée malienne, est une erreur grave que le président n’aurait pas dû commettre, en signant le soi-disant accord d’Alger. Il y a deux semaines un projet de loi sur la création des régions a été voté par l’Assemblée nationale. Le projet de loi en question ne concernait que la création des cercles des régions du nord seulement, c'est-à-dire les futures régions de Ménaka, de Taoudéni...ils sont nombreux les Maliens qui n’ont pas compris la précipitation de l’exécutif. Pourquoi le projet de loi ne concerne pas toutes les futures régions ? Bien malin celui qui trouve la bonne réponse. Au fait tout laisse croire que le président veut plaire. Il veut faire des omelettes mais sans casser des œufs. Le dicton ne dit-il pas que, celui qui veut la paix prépare la guerre ? Notre armée est en danger. Elle est au nord pour dissuader mais pas pour mener des opérations même quand elle se sent menacée. En temps normal, il n’y a pas match entre l’armée et les bandits armés et ils le savent. Dans un communiqué rendu public par l’Adc-Gao, le gouvernement est invité à mettre fin à la ‘’tribalisation’’ de la gestion des problèmes auxquels il est confronté au Nord du pays. Toute chose qui est symptomatique de ce qui arrive aujourd’hui aux Maliens quand à la gestion de la crise au nord du Mali par le régime. Cependant l’Adc-Gao interpelle aussi l’Etat sur son rôle de protection et de sécurisation des populations. Là aussi on ne peut pas dire que le gouvernement a gagné son pari : des véhicules régulièrement enlevés et les populations ne dorment que d’un œil. Combien sont les Maliens exilés dans les pays voisins ? Aujourd’hui, le gouvernement est incapable de donner leur nombre. Ce qui laisse place à toute sorte de supputations des médias étrangers et de la rumeur. Alhassane H. Maïga

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