Boko Haram rejoin AQMI-MNLA … L’armée malienne renforce ses capacités opérationnelles
Des mercenaires en provenance du Tchad, du Nigéria et de la Libye ont rejoint AQMI-MNLA à Tessalit.
Même si, vendredi dernier, ils ont évité le combat pourtant promis à Tessalit, les combattants d’AQMI-MNLA ne lâchent cependant pas prise. En attendant, ils se sont retirés des alentours immédiats de la ville et rejoint ainsi les collines avoisinantes très difficiles d’accès pour leurs éventuels poursuivants.
La priorité de l’armée malienne étant le ravitaillement des populations en vivres, elle s’apprêtait hier, à procéder à cette opération d’urgence. Non sans se prémunir de précautions d’usage.
Mais qu’est-ce qui peut bien expliquer ce repli des assaillants ? Trois hypothèses s’affrontent. Il s’agirait, tout d’abord d’une tactique de guerre avec ses incertitudes.
La seconde serait liée aux nombreuses pertes en hommes et en matériels suite aux bombardements des hélicos de combat maliens. En clair, l’issue d’une attaque n’était pas gagnée d’avance pour les assaillants dans la mesure où le gros de la troupe, côté malien, serait venus en renforts. L’aviation aussi. Vu sous ce prisme, «l’encerclement» dont il a été question, n’était qu’un grand bluff, une épreuve de guerre des nerfs. Malheur au premier qui craque et se rend !
La troisième et dernière probabilité est consécutive au renforcement des capacités opérationnelles de l’armée malienne. Bamako a bel et bien acquis d’importants matériels de guerre et de grandes portées. On parle aussi et surtout d’avions de chasse «adaptés aux terrains difficiles» et ayant fait leurs preuves sur plusieurs théâtres d’opération à travers le monde. Il s’agit d’engins volants, lanceurs de missiles avec une précision chirurgicale. De quoi faire réfléchir en effet des assaillants habitués à se servir de boucliers humains ou claustrés dans des grottes.
Des anglophones dans les rangs d’AQMI-MNLA
Des témoignages recueillis auprès de militaires maliens et des populations civiles de Tessalit font état de la présence, depuis quelques jours, de combattants «étrangers ne parlant aucune langue de la région». D’autres seraient venus de la Libye et du Tchad. Des révélations qui ne sont pas sans rapport avec le groupe terroriste boko-haram fortement soupçonné d’entretenir des liens très étroits avec AQMI et, par extension, le MNLA.
La véritable appellation du groupe islamiste nigérian est «Jama'atu Ahlis-Sunnah Lidda'awati Wal Jihad» ou («disciples du Prophète pour la propagation de l'islam et de la guerre sainte»). Boko-Haram qui veut dire «l'éducation occidentale est un péché», n’est qu’un raccourci mettant en évidence le rejet de cette culture occidentale présumée ennemie de l’Islam, du moins, selon les initiateurs du mouvement.
Des dirigeants du monde occidental ont malheureusement évoqué la suprématie de leur civilisation sur les autres assimilées à des barbares. Le «11 septembre» et ses corollaires sont passés par là. Et Boko-Haram, ainsi que de nombreux groupes islamistes, poussant comme des champignons, estiment être dans une logique d’autodéfense réconfortée par le Saint Coran qui fait obligation à tout musulman de défendre et propager sa religion (Jihad). Derrière ce concept se cachent cependant bien de trafics et de velléités politiques insoupçonnées.
En tout état de cause, Boko-Haram ainsi que le groupe Jamaat Tawhid Wal Jihad Fi Garbi Afriqiya (Mouvement pour l'unité et le djihad en Afrique de l'Ouest), Ansar-Din d’Iyad Aghali et MNLA entretiennent des liens très étroits. Iyad Aghali fondateur du groupe Ansar-Din n’était-il pas parmi les assaillants du MNLA lors de l’attaque d’Aguelhok où il a été blessé aux deux jambes, blessures lui ayant valu une double amputation ? Et connaissant le parcours de cet homme, le doute ne sied pas (lire encadré «Expulsé d’Arabie Saoudite pour activités subversives avec Al Qaïda». Prétendre donc que le MNLA n’a aucun lien avec AQMI est une tentative désespérée vouloir cacher le soleil avec la main.
Il est tout simplement impératif pour les pays de la région de faire face à ce qu’il constitue une menace commune. Autrement, il faudra s’attendre à une désintégration des Etats concernés. Un par un et à chacun son tour.
B.S. Diarra
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