Après l'épisode de Tessalit… : Iyad Ag Ghali se désolidarise du séparatisme au profit de la 'charia'

19 March 2012 - 12:20
19 March 2012 - 12:20
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Après l'abandon du camp de Tessalit par l'armée malienne et son occupation temporaire par les assaillants armés, la rébellion a connu une nouvelle tournure spectaculaire. À en croire des sources crédibles, en effet, le fossé se creuse de plus en plus entre le chef de l'Alliance du 23 Mai, Iyad Ag Ghali, et les autres entités constitutives de la nouvelle vague d'irrédentisme. Les deux parties ne soufflent certes plus dans la même trompette, mais leurs divergences de dessein - sur fond d'intérêts idéologiques - marque une autre dimension de l'insécurité au septentrion : l'émergence de velléités revendicatives d'essence islamiste.   La rupture longtemps pressentie et annoncée semble a été, selon toute évidence, consommée aussitôt après l'épisode de Tessalit, une localité où la forteresse militaire longtemps assiégée a finalement échu aux mains des assaillants, suite à son abandon forcé par l'armée malienne. Iya Ag Ghali - ce combattant historique de la rébellion que plusieurs sources avaient donné pour mort des suites de blessures - a démontré qu'il est bel et bien en vie et même plein de vie. Il a en effet pointé le nez après la prise de la position stratégique et ordonné aussitôt à ses compagnons d'arme du MNLA de lui laisser le contrôle de Tessalit et de battre en retraite vers les grottes environnantes. Justification donnée à ce scénario virevoltant par le chef rebelle : la difficulté pour ses compagnons de mener avec lui l'assaut de Kidal. Mais il s'est révélé, au fait, que l'ancien Conseiller au Consulat du Mali à Djeddah avait surtout besoin d'un domaine, d'une chasse gardée en guise d'embryon à l'idéologie islamiste qu'il a l'intention de développer et de propager dans la zone. C'est pourquoi, une semaine à peine après l'épisode de Tessalit, précisément jeudi dernier, selon nos sources, Iyad Ag Ghali a tenu un meeting au cours duquel il a clairement signifié à qui veut l'entendre qu'il n'est point dans une logique de revendication territoriale. "Celui qui se trouverait dans un tel schéma est libre de le faire mais sur un territoire autre que dans son domaine", aurait martelé, par la même occasion, celui auquel certaines sources ont récemment attribué l'expédition d'une missive expresse au Haut Conseil Islamique du Mali. Cette désolidarisation affichée d'avec les prétentions sécessionnistes du Mouvement National de Libération de l'Azawad, entité séparatiste se réclamant plutôt de l'héritage du défunt Ibrahim Ag Bahanga, ne constitue toutefois qu'un réconfort à demi-teinte. Et pour cause, tout en se dissociant des objectifs et desseins de la frange majoritaire des combattants dispersés dans le septentrion, l'adepte inconditionnel d'Ansar-Din (secte islamique très versée dans prêche coranique) s'est en même temps singularisé par des velléités revendicatives de nature beaucoup plus mitigée et complexe. En clair, il s'affiche tout aussi ouvertement en faveur d'une application de la charia (loi islamique) dans la zone qu'il contrôle et pourrait par conséquent bel et bien accueillir les autorités maliennes avec une telle revendication intégriste en cas d'ouverture des négociations autour d'un cessez-le-feu éventuel. Cette nouvelle orientation du chef historique des mouvements rebelles du Mali vient confirmer, pour le moins, les présomptions d'une connexion très poussée et manifeste entre l'actuelle rébellion et AQMI (Alqaïda dans le Maghreb Islamique) - organisation dont le tristement célèbre massacre d'Aguel Hoc porte le label. Idem pour la secte islamique très répandue au Nigéria, 'Bokoharam', dont les traces ont été également perçues dans l'Adrar des Iforas et qui défend les mêmes objectifs de vulgarisation et d'application de la loi coranique. Pis encore, les motivations et connexions islamistes du chef historique des mouvements rebelles au Mali seraient non seulement établies, mais même étendues à certains pays du Golfe où Iyad Ag Ghali avait servi comme diplomate pendant de nombreuses années. La solidité de leurs rapports a atteint des proportions telles que certaines sources parlent d'atterrissages de plus en plus fréquents de petits avions d'origine Qatarienne dans la zone. C'est peut être une réponse, tout au moins partielle, aux multiples questions que les Maliens se posent sur la provenance des sources de ravitaillement de la rébellion.

A.K

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