Accusé, par son frère Dionké Yarnangoré, d’abus de confiance portant sur 15 milliards CFA… Modibo Yarnangoré s’en défend
Le plaignant s’est absenté, pour la seconde fois consécutive, prétextant qu’il est malade. Mais l’accusé, lui, en a profité pour dire sa part de vérité. Avant que l’audience ne soit renvoyée pour le 15 novembre prochain pour comparution des témoins.
C’était hier, au tribunal de première instance de la commune III.
Tout a débuté en 2009, précisément, le 23 mars. Dionké Yarnangoré, plus connu sous le nom de Babou Yara, porte plainte, contre son frère cadet, Modibo Yarnangoré, auprès du juge du 6e cabinet d’instruction de la commune II du district pour « abus de confiance » portant sur la bagatelle de 15 milliards CFA. En clair, Babou Yara, accuse son frère cadet avec lequel il travaille depuis 40 ans d’avoir pompé 15 milliards CFA dans la caisse. Une manne financière qui lui aurait permis d’ouvrir d’autres entreprises en son nom. Mais aussi, de s’octroyer plusieurs immeubles et camions de travers.
Prévue pour le 27 septembre dernier, l’audience a été renvoyée au 25 octobre, c'est-à-dire hier pour comparution du plaignant : Dionké Yarnangoré.
A l’ouverture de l’audience, à 10 h 10mn, il n’était pas présent. « Il est très malade », rétorque son avocat. Mais pour Me Seye, conseil de Modibo Yarnangoré, sa présence est obligatoire. Même s’il devrait s’asseoir sur une chaise. Et son avocat de rétorquer, les lunettes posées sur le nez : « Aucune loi ne peut l’obliger à comparaître devant le tribunal ». Et Me de revenir à la charge, en ces termes : « la comparution de Dionké Yarnangoré devient une obligation à partir du moment où le président du tribunal prend la décision ».
Et le président du tribunal, Mr Karamoko Diakité, d’ouvrir les débats. Avec l’interrogatoire de Modibo Yarnangoré, l’unique accusé dans cette affaire. Plus de deux heures durant, il a raconté, par le menu, comment lui et son frère ont réussi à amasser la fortune, dont ce dernier s’accorde la paternité. « Comment Babou peut –il m’accuser, moi Modibo, d’avoir détourné la fortune que j’ai créée de mes propres mains ? », s’interroge t –il.
Avant de poursuivre : « Quand nous avons commencé à travailler ensemble, on n’avait rien. On partait, tous les deux, prendre des tissues à crédit avec Alou Yattassaye, que nous revendions. Nous avons toujours mis nos biens en commun, jusqu’à la création des Etablissements Dionké Yarnangoré. C’est moi qui faisait les commandes, c’est moi qui vend, c’est moi qui gère les comptes bancaires. Il en a toujours été ainsi, car jamais je n’ai douté, un seul jour, de mon frère. Et ce, depuis 41 ans que nous travaillons ensemble. Du moins, jusqu’au jour où, il vient m’accuser d’avoir abusé de sa confiance ».
Appelé à la barre, leur oncle, Amadou Bassoum, opérateur économique, qui les a tous deux accueillis, à leur arrivée à Bamako dans les années 1970, témoigne : « Cette fortune apprtient à Dionké et à Modibo. Car depuis 41 ans, ils travaillent ensemble. Mais un jour, leur père m’appela. Il ne charge de dire à Dionké Yarnangoré de donner à Modibo sa part, avant de le libérer. Afin qu’il se mette à son propre compte. Mais Dionké Yarnangoré n’a jamais suivi les conseils de son père. Ce qu’il craignait, c’est ce qui vient d’arriver », a-t-il déclaré. Avant de citer tous les témoins de cette affaire.
Dans un témoignage publié, par notre confrère, « Le Zénith Balé » dans sa parution du 10 octobre 2011, Moussa Balla Coulibaly, ex –président du Patronat malien dit : « Ensemble, ils menaient leurs affaires. Et c’est Modibo Yarnangoré, le petit frère, qui s’occupe de tous les achats, de tous les comptes, des versements en banque etc… Il n’y a rien qui appartient à Babou Yara, qui ne puisse appartenir à Modibo. Tous les deux ont le même droit sur cette fortune. Babou Yara n’a pas écouté les conseils de son père ; il n’a pas écouté, non plus, ceux d’une des plus hautes autorités de notre pays, qui lui a conseillé la même chose que son père. Maintenant, il sera obligé d’écouter la force de la loi ».
Après plus de deux heures de débat, l’audience a été renvoyée au 15 novembre prochain pour comparution des témoins.
Oumar Babi
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