Le monde universitaire n’aura pas terminé de pleurer Abibata Danioko, décédée hier suite à une bavure policière sur le campus, pour faire face à un autre deuil, celui de Seydou Samaké dit major, étudiant en 3ème année à la Faculté de Droit Privé de l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako.
[caption id="attachment_63906" align="alignleft" width="250" caption="Seydou Samaké "Major""]

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Secrétaire administratif du bureau national de coordination de l’AEEM et leader estudiantin dans sa faculté, Seydou Samaké ‘’major’’ a rendu l’âme hier nuit à l’hôpital Gabriel Touré aux environs d’une heure du matin. Il faut rappeler qu’il avait été victime, au même titre qu’Abibata Danioko, d’une balle en pleine poitrine lors de la descente musclée et irresponsable de certains agents de police sur le campus. Le décès de ce jeune étudiant vient s’ajouter au deuil d’une innocente, plongeant du coup l’université dans un état de psychose sans précédent depuis les évènements de mars 1991.
Pourquoi une telle destinée pour cette université qui sort d’une crise et peine malheureusement toujours à retrouver ses marques ? Quelles seront les conséquences de cette situation pour le système ? Quel état d’esprit pour les étudiants suite à ces évènements douloureux ? Quelles dispositions seront prises par les plus hautes autorités du pays (s’il en existe vraiment) pour éviter toute dérive ? Et bien entendu, quel sort sera réservée aux coupables et commanditaires de cette forfaiture par la justice (s’il en existe réellement dans cette nation) ?
En attendant la réponse à ces questions, nous ne pouvons que prier pour ces deux étudiants afin que leurs âmes reposent en paix et inviter les élèves et étudiants au calme et à la retenue.
‘’La violence ne fait qu’engendrer un cycle infernal conduisant à l’anéantissement général’’ nous enseignait Martin Luther King. Ces évènements ne sont en réalité que la résultante de certaines erreurs, celles de tous les maliens sans distinction. Le moment pour situer les responsabilités des uns et des autres arrivera et chacun répondra de ses actes. Pour le moment, il faut à tout prix opter pour la stabilisation du système éducatif et éviter que l’école ne plonge dans ce KO. L’université sort d’une crise dont toutes les plaies n’ont pas été pansées, notre devoir à tous est de l’épargner et l’accompagner dans sa dynamique. ‘’ La politique aux politiciens et compagnons, l’école et l’université aux élèves, étudiants et patriotes ’’, pour dire que la jeunesse ne doit aucunement être instrumentalisée pour des causes égoïstes et sataniques, car les conséquences peuvent être tragiques pour le pays tout entier.
Que Dieu nous en préserve, tout en accueillant Abibata Danioko et Seydou Samaké ‘’major’’ dans son paradis !!!
Pour Le Flambeau
Le Directeur de Pub, Fousseyni Maiga