Focus : Hollande chez Satan

François Hollande est en Algérie pour un séjour de 48 heures. A la tête d’une forte délégation de 200 personnes dont 9 ministres, le président français évoquera surtout à Alger les relations franco-algériennes, mais il parlera aussi du Mali. [caption id="attachment_96927" align="alignleft" width="350"] Les présidents Hollande et Bouteflika[/caption] Dans le dossier malien, François Hollande, depuis des mois, ne ménage aucun effort afin de faire adopter par le Conseil de sécurité des Nations unies, une résolution pour une intervention militaire internationale sous l’égide de la Cedeao au nord du Mali. Le chef de l’Etat français a toujours estimé que l’occupation du nord du Mali par des groupes terroristes constitue une vraie menace pour la stabilité de la  région. C’est pourquoi, la France a décidé de mettre tout son poids dans la balance afin de permettre le vote à l’Onu. Au-delà, la France est prête à apporter son appui à la Cedeao. A l’opposée, l’Algérie qui, à cause de ses agissements, ses manoeuvres et ses fourberies, est devenue un grand Satan pour ses voisins et pour la région sahélienne, œuvre contre l’intervention militaire dans le septentrion. En effet, depuis des mois, les Algériens travaillent à faire échec à la Cedeao. A cet effet, la diplomatie algérienne s’active en Afrique, en Europe et au siège des Nations Unies. Et pourtant, c’est ce pays qui est présenté comme étant le « champion » de la lutte contre le terrorisme au Sahel. Mais la réalité c’est quoi ? Le grand Satan est à la base de tous les troubles qui secouent actuellement le nord du Mali et la sous-région. C’est l’Algérie qui a laissé passer des milliers de soldats touaregs déserteurs de l’armée libyenne, en direction du nord du Mali, à partir d’octobre 2011. C’est ce voisin, pompier-pyromane, qui a armé et instrumentalisé des apatrides regroupés au sein de Ançardine et du Mnla. Et c’est en Algérie, qu’est né le Gspc (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) qui s’est mu en branche Al Qaïda pour le Maghreb islamique (Aqmi). Quand ce pays veut imposer au Mali un dialogue avec ses protégés (Ançardine et Mnla), c’est surtout à cause de la passivité de la communauté internationale. Une communauté internationale qui, pour des intérêts inavoués, a toujours fermé les yeux sur les agissements du pouvoir algérien. Et cette passivité (complicité) de la communauté internationale trouve son explication dans les ressources (pétrolières et gazières) de ce pays. En fait, rien d’étonnant lorsqu’on sait que ce voisin pyromane a toujours excellé dans la manipulation. Ce qui lui a jusqu’ici réussi même avec certains responsables maliens, peu soucieux des intérêts du pays. Ces responsables sont aujourd’hui devenus des obligés  et des marionnettes. Conséquence : ils tentent de défendre cette Algérie qui ne cesse de poser des actes de déloyauté contre le Mali. Le président Hollande, qui semble prendre toute la mesure des menaces au nord du Mali, pourra-t-il éviter le piège de Satan ? Reste à espérer que les intérêts français qui sont réels en Algérie ne fléchissent pas (finalement) la position de l’Elysée par rapport à l’intervention au nord du Mali à l’issue de ce voyage de Hollande. C H Sylla