Editorial : Visite du président allemand au Mali : Des précisions historiques à tout prix

15 Févruary 2016 - 00:27
15 Févruary 2016 - 00:27
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Editorial :   Visite du président allemand au Mali : Des  précisions historiques à tout prix
Editorial : Maintenant, le Vendredi tout est permis !
Le vendredi 12 février 2016, le président de la République fédérale d’Allemagne était en visite au Mali. Difficile de savoir avec précision la classification diplomatique de cette venue de l’Hôte. Depuis la première visite  d’Etat d’un président malien en France, nous avons appris à faire la différence entre visite d’Etat, visite de travail ou simple visite officielle. Il y a même des visites privées. Alors à chaque fois qu’un hôte débarque à Bamako, c’est la première interrogation à laquelle il faut trouver une réponse. D’elle, dépendra la hauteur de l’accueil et le niveau de la mobilisation nationale. Mais, si un hôte du Mali mérite une visite d’Etat c’est bien celle de tout président de la République fédérale d’Allemagne. Un pays qui a été constant dans son soutien au Mali et à sa démocratisation. En effet, depuis des années, elle soutient la démocratie malienne à travers la Fondation Friedrich Ebert et la Fondation Konrad Adenauer basée à Cotonou au Benin et qui s’apprête bientôt à ouvrir sa première représentation au Mali. Pouvons-nous oublier que le Centre Djoliba de Bamako, dont on sait la contribution exceptionnelle au débat démocratique et à la recherche, avec sa bibliothèque qui rassemble les plus vieux journaux d’Afrique-Asie, du journal le Monde, Jeune Afrique et de bien d’autres publications révolutionnaires des années d’indépendance du Mali, est l’œuvre de la Coopération allemande. Quid de son appui technique à l’ORTM ?   L’occasion est aussi donnée de porter cette précision à l’histoire de nos relations diplomatiques avec l’Allemagne.  Apres l’éclatement de la Fédération, qui a vu par la suite la naissance de la jeune République du Mali, les positions progressistes du président Modibo Keita en 1960 avaient trop séduit l’Allemagne. Le pays de Konrad Adenauer dans la classique « rivalité Franco-Allemande », appréciait hautement, de voir le président d’une ancienne colonie française tenir tête à son ancienne métropole avec force et conviction, quand, tout à côté, le Sénégal de Léopold Sédar Senghor et la Côte d’Ivoire de Felix Houphouët Boigny étaient presque restés « assimilés » à  la France.  C’est l’une des raisons qui pourraient expliquer que l’Allemagne soit le premier pays européen à accréditer officiellement un ambassadeur au Mali et à reconnaitre son indépendance à l’ONU. Et cela, au nez et à la barbe de la Tchécoslovaquie, dont le pays serait en réalité le premier à reconnaitre officiellement le Mali indépendant par un télégramme et un communiqué officiels appelant à l’établissement des relations diplomatiques entre Bamako et Prague. N’ayant pas été assez prompt à lier l’acte à la parole en le faisant officiellement auprès de l’ONU, ni en accréditant son ambassadeur à Bamako, c’est donc l’Allemagne qui marquera ce point historique.   Pour confirmer cet intérêt de la Tchécoslovaquie pour le Mali de Modibo Keita,  les anciens nous ont toujours raconté que les premiers produits commerciaux sur le marché malien étaient pour la plupart estampillés « Made in Tchécoslovaquie ».Tout comme notre monnaie de souveraineté, le Franc malien de même que nos premiers équipements militaires. Le Mali avait la même qualité de relations diplomatiques qu’avec la Yougoslavie du maréchal Tito, premier président du Mouvement des Non-alignés dont la Charte aura été écrite par les présidents, Tito lui-même, Modibo Keita et Sukarno. Feu Maitre Demba Diallo, « ça goloba », attribuait même la trouvaille de l’appellation de «  Non-alignés » au père de la Nation malienne, le timonier Modibo Keita.   Trêve de l’Histoire, il faut dire que le capitalisme a eu raison du lyrisme du communisme. Tout comme l’homme d’Etat allemand qui nous a rendu visite ce vendredi, le pasteur Joachim Gauck, l'un des meneurs du mouvement d'opposition, qui a eu raison de la République démocratique allemande (RDA) à la fin des années 1980.   Le pragmatisme allemand ne date donc pas d’aujourd’hui, et depuis ça été la marque de leurs relations diplomatiques avec le Mali. Comme en témoigne aussi la construction de la route du désert Sevaré-Gao. Et ce n’est pas pour rien que depuis quelques années, l’Agriculture, l’Irrigation et l’Eau potable, ainsi que la Décentralisation avec la Bonne Gouvernance au niveau régional et communal ont été identifiés comme les secteurs prioritaires de leur coopération.  La République fédérale d'Allemagne, soutient aussi notre pays  dans le cadre de l’aide à l’équipement des forces armées maliennes. Elle participe également à la mission de l'Union européenne d'entraînement des forces maliennes EUTM. Ainsi qu’à celle de la formation des forces de sécurité civile maliennes EUCAP Mali Sahel. Avec l’Allemagne à la présidence de l’EUTM,  on est en droit d’attendre d’elle une autre page plus glorieuse de l’histoire de nos relations diplomatiques. En ces moments de doute pour tout un peuple pris entre  les tenailles du terrorisme et l’humiliation imposée à son Armée.  Vive la coopération Mali-Allemagne pour l’Honneur et le bonheur de nos deux Peuples. O’BAMBA dirpub@journalinfosept.com

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