Edito : Les héros de Konna, les barricades de Bamako

12 January 2013 - 21:42
13 January 2013 - 04:20
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Remake de janvier 2012, de mars 2012 et de mars 1991?  Le temps n’est certes pas à la critique et l’indignation mais au recueillement pour nos soldats héroïques tombés à Konna. Nous aurions voulu un sort différent, de meilleures nouvelles pour un pays tragiquement chahuté. Et il est vrai que maintenant toutes les possibilités sont ouvertes si l’avancée ennemie n’est pas contenue. Mais perdre une bataille n’est pas perdre la guerre et quelle que soit l’issue de l’aventure sanglante dans laquelle le pays agressé se trouve entraîné, nos soldats tombés à Konna sont tombés sur le champ de l’honneur. Et ce qui est important c’est que nos troupes sont au front. Elles n’y sont pas pour de banales opérations de maintien d’ordre. Elles y sont pour livrer bataille. Donc, elles savent que beaucoup d’entre elles y laisseront leur vie. Parce que ce sont des soldats, nos soldats, les soldats du Mali auquel tout le monde se réfère, marcheurs comme contre-marcheurs, opposition comme majorité, gouvernants comme gouvernés. Un Mali qui est hélas plus sur les lèvres que dans les cœurs, que nous ne mettons au dessus d’aucune expérimentation hasardeuse, d’aucune ambition nombriliste et que nous ramenons la plupart du temps aux nikers du fiston, aux bijoux de Madame et aux vitres fumées de Papa. Et pour cela, toute chair à canon est indiquée : les scolaires, les badauds et tout argument est bon : les concertations tenues, les concertations non tenues. Pourtant, ceux qui meurent au front pour le Mali sont les enfants d’autrui. Ils sont aussi dignes de respect et d’amour que nos propres enfants pour lesquels nous ne reculons devant aucun sacrifice. Le jeu politicien n’est pas l’ennemi de la décence. Quand l’armée est au front comme il l’est aujourd’hui, quand des pères et des mères risquent le deuil ou le vivent, que les batailles à livrer scellent le sort de millions de nos compatriotes, rien d’autre ne devrait compter que la nation. Nous en sommes là. Konna nous l’a brutalement rappelé hier. Adam Thiam (Le Républicain du 11 /01/2013

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