Edito : Kidal n’est plus loin !

[caption id="attachment_183203" align="alignleft" width="200"] Moustapha Diawara[/caption] La médiation dans la crise malienne a projeté la signature de l’accord de Paix pour le 15 Mai 2015. Une belle date pour un événement historique. En chiffre, cela donne : 15-5-15. En réalité, dans la courte histoire de la République du Mali, peu d’événements se sont déroulés en mois de mai. D’aucuns pourront évoquer le décès du premier président du Mali, Modibo Kéita, le 16 Mai 1977. Mais pour la nouvelle génération, ce qu’on retient comme événement phare jusqu’à présent du mois de Mai, et qui est resté dans la mémoire collective est sans doute le 11 Mai de Alpha Oumar Konaré. Le premier président démocratiquement élu du Mali, qui voulant briguer un second mandat, a failli se retrouver seul dans la course pour un scrutin programmé pour le 11 Mai 1997. Il lui a fallu crier fort pour appeler les Maliens à sortir le 11 Mai, afin de sauver son régime. Ce message pour le 11 Mai, a été par la suite une belle scénette pour le grand comédien Guimba national. Du coup, ceux qui ne connaissaient le 11 Mai que comme la date anniversaire du décès de Bob Marley, ont aménagé leurs calepins pour y insérer l’événement qui a concerné le président AOK. D’un mai à un autre mai, le contexte a changé, le défi n’est plus le même et l’enjeu différent. En 2015, les Maliens s’apprêtent à vivre un événement historique le 15 Mai prochain, à savoir, la signature de l’accord de paix sur la crise du nord. Avec l’espoir de voir la ville de Kidal, retourner dans le giron de la République du Mali. Comme en Mai 1360, avec le traité de Brétigny signé entre la France et l'Angleterre qui a permis la libération du Roi de France, Jean II le Bon.  Ou dans une certaine mesure, la répétition de l’événement historique du 15 Mai 1955, marqué par la signature du Traité restituant, à l´Autriche, sa souveraineté. Aussi curieux que cela puisse paraître, ce grand pas vers la paix n’est pas le souhait de tout le monde. Ils sont contents du désistement d’une frange de la CMA à parapher le document. Ces « politicards » de la 25^ème heure, à force de perdurer dans la contestation sans retenue, ne veulent rien d’autres que l’échec de n’importe quel protagoniste du régime du ‘’Mandé Massa’’. Que la crise gronde la levée de boucliers généralisée ! Que plusieurs villes et parties du pays profond en subissent les contrecoups pervers ! Que la légitimité du pouvoir soit profondément ébranlée !  Que le FMI retourne vite ! Que la communauté internationale lâche Bamako et que rien ne permette aux autorités maliennes de mettre les pieds à Kidal ! Rien d’autres que la persistance dans l’immobilisme. Mais hélas, avec le succès de la milice progouvernementale, le ‘’Gatia’’ sur le MNLA à Ménaka, tout laisse croire que le bout du tunnel n’est pas loin. L’accord du 15 Mai prochain en sera une avancée dans cette optique. Une combinaison des efforts diplomatiques et militaires ouvrira la grande porte. Tout laisse croire que Kidal n’est plus loin. Moustapha Diawara