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Mme Bouaré Fily Sissoko[/caption]
Avec ce don de soi, dont seuls ont le secret les hommes et femmes au service du progrès de l’homme, cette dame de devoir s’est investi, avec une énergie débordante et une intelligence forgée par des années d’expériences dans les affaires publiques, pour faire bouger les réformes structurelles au sein du ministère de l’Economie et des Finances.
Mme Bouaré Fily Sissoko a eu du mérite lors de son passage à la tête de l’hôtel de finances en une période difficile pour le pays, confronté qu’il était aux nombreux défis de la modernisation de l’économie nationale, en raison de la crise violente qu’il a connue en 2012 et qui avait littéralement anéanti les performances économiques avec une croissance nulle en 2012 et une croissance de 1,7% en 2013.
C’est donc sous son impulsion que l’économie malienne a renoué avec une trajectoire de croissance historique avec un produit intérieur brut (PIB) réel qui progresse de 5,8% et un taux de croissance qui atteint 7,2%. Ce n’est pas tout : S’agissant de la performance du programme économique, la moitié des critères de réalisation et indicateurs à fin décembre 2014 a été respectée. Telle est la note positive de la récente mission du FMI, effectuée dans notre pays, et qui a pu mesurer les progrès réalisés par l’équipe de Mme Fily, en cette fin de 2014, en matière de réformes liées à une gestion active et transparente des finances publiques.
Malgré tout, on l’a vu, cette dame de devoir, qui s’est battue comme un beau diable pour renforcer le crédit de la bonne gouvernance du régime, elle a été sacrifiée sous l’autel des deux opérations polémiques, à savoir l’achat de l’avion présidentiel et le contrat d’équipements militaires qui ont défrayé la chronique au Mali.
N’empêche, avant de quitter avec dignité son fauteuil à l’hôtel de finances, Mme Bouaré Fily Sissoko avait réussi à récréer la confiance avec tous les partenaires du Mali, y compris le FMI, à telle enseigne qu’en ce mois de décembre 2014, à un mois de son départ du gouvernement, il ne se passait pas de semaine sans voir les fonds afflués sur les comptes de l’Etat, sous forme d’appuis budgétaires globaux, de prêts et même de dons.
Au sein de l’opinion publique, qui s’était familiarisée avec le style de gestion de transparence de cette dame (elle n’hésitait pas sur les médias à dire publiquement les innovations sur les charges financières de l’Etat par rapport au budget d’Etat), on a fini par comprendre que Mme Bouaré Fily a été simplement sacrifiée pour raison d’Etat.
Après la tempête, c’est le calme : l’on apprend alors que lors du passage de cette dame de devoir à l’hôtel de finances, le Mali a engrangé une croissance économique de 7,2% avec de grands progrès en matière de performance économique. C’est la dernière mission du FMI, effectuée dans notre pays, qui l’annonce.
Comme quoi Mme Bouaré Fily Sissoko, ex-ministre de l’économie et de finances, et l’équipe, qui l’a accompagnée, ont de quoi être fière pour les résultats probants qu’elles ont obtenus au cours de l’année 2014 en vue de renforcer la transparence et la rigueur dans la gestion des finances publiques.
Autour de ce départ surprise de Mme Bouaré Fily Sissoko du gouvernement, il y aura toujours au sein de l’opinion publique voire du gouvernement cet aperçu d’inachevé, en ce sens que la récompense du mérite doit être bâtie sur la culture de résultats. C’est cela qui renforce la compétence au service de l’intérêt public. Et non le contraire ! Il ne sert à rien de mentir au peuple car tôt ou tard on saura la vérité. Durant ces périodes économiques difficiles, pour tous les pays, y compris ceux considérés comme les plus puissants, l’on a rarement vu, comme cela s’est malheureusement produit au Mali avec l’équipe de la très respectable Mme Bouaré, que le mérite sur les progrès économiques et financiers, réalisés en si peu de temps de labeur et de sacrifice, soit aussi mal récompensé.
Pour elle, et son équipe, et au nom de la vertu au service de l’intérêt général, ayons le courage et surtout l’honnêteté intellectuelle de rendre à césar ce qui est à César, comme dira l’autre.
Tiémoko Traoré