Rencontre tripartite Mali-Burkina Faso-Côte d'Ivoire Les trois pays décidés à booster leur développement

La rencontre tripartite entre le Mali, le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire s'ouvrira le dimanche 15 janvier à Sikasso.  Cette rencontre de haut niveau qui débutera par la réunion des experts, avant celle des ministres des Affaires étrangères, est destinée à renforcer l'intégration et la concertation entre les trois pays en vue de faire de la zone frontalière à savoir le triangle Sikasso- Korhogo - Bobo Dioulasso un pôle de développement économique pour le bien - être des populations vivant dans cette zone.

Son objectif étant de proposer un cadre d'échange tripartite en vue de promouvoir l'émergence de pôles de développement autour des villes de Sikasso, Korhogo et Bobo, développer les espaces des pays frontières autour d'activités économiques partagées, favoriser la concertation entre les autorités des trois pays et promouvoir l'intégration des populations transfrontalières.

Le Mali, pour rappel, est un pays enclavé de l'Afrique de l'Ouest avec une superficie de 1 241 238 km². Il partage des frontières communes avec sept pays : l'Algérie, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal.  Sa population est estimée à environ 14. 517 .176 habitants (RGPH 2009) dont 50,4% de femmes et une forte proportion de jeunes de moins de 25 ans. Elle est concentrée dans la partie sud du pays et le long du fleuve Niger. Les régions de Ségou et Sikasso abritent 51% de la population.

Cette continentalité a amené les autorités maliennes à s'engager depuis très longtemps dans la voie de l'intégration régionale et sous régionale. Les autorités du Mali sont convaincues, à juste titre, que les problèmes de développement tant récurrents, auxquels beaucoup de pays sont confrontés, appellent à une coopération renforcée entre les pays en développement à travers la coopération sud-sud.

Au niveau de la sous-région ouest-africaine, le Mali partage avec le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire, un certain nombre d'atouts et de potentialités au plan économique et socioculturel dont la mise en valeur pourrait contribuer à accélérer le processus d'intégration sous-régionale. Il s'agit, notamment des ressources agro-pastorales, touristiques, minières, culturelles et linguistiques.

Ces trois pays sont membres de plusieurs organisations régionales et sous régionales telles que l'Union Africaine, la CEDEAO et l'UEMOA. Ces différentes organisations œuvrent chacune à la réalisation de l'intégration africaine et sous régionale.

Une des stratégies pour accélérer l'intégration, est le développement des zones frontalières en mettant l'accent sur les pôles de développement et autour des centres urbains.

Cette intégration passe forcement par la création de pôles de développement économique au profit des populations vivant dans ces  différents pays. Cette idée a été régulièrement réaffirmée par les Chefs d'Etat du Mali, du Burkina Faso et de la Côte d'Ivoire au cours de différentes rencontres.

C'est dans ce cadre que les villes de Korhogo,  Bobo Dioulasso, et Sikasso pourront constituer des pôles de développement autour desquels des activités économiques et socioculturelles seront mises en œuvre.

La région de Sikasso, région frontalière entre ces deux pays, est une région à vocation agricole et pastorale. Elle dispose d'une trentaine de plaines et vallées aménageables et plus de 6.000.000 ha de terres favorables à l'agriculture et à l'élevage.

Le sous sol de la région de Sikasso recèle d'importants gisements d'or à Kalana  dont le potentiel est estimé à 100 tonnes, à Syama avec 102 tonnes et à Morila avec un potentiel important dont la production a démarré en octobre 2000.

A ceux-ci, il faut ajouter, les potentialités hydroélectriques avec le barrage de Selingué sur le Sankarani, les monuments et sites historiques comme le Tata de Sikasso, les chutes de Farako situées à 25 km de Sikasso sur la route de Bobo Dioulasso.

Compte tenu du poids économique de la Côte d'Ivoire au sein de l'UEMOA, il parait nécessaire de porter une attention particulière et soutenue à la coopération avec ce pays frère.

Avec le Burkina, la proximité géographique, culturelle et linguistique et le partage de zones spécifiques telles que le Liptako Gourma conduisent à renforcer la coopération bilatérale.

C'est fort de cet engagement de nos différents Chefs d'Etat et à l'initiative du Gouvernement malien, que se tiendra à Sikasso, du 15 au 17 janvier 2012, une rencontre tripartite entre le Mali, le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire.

Abdoulaye DIARRA