Investi le 31 juillet 2008, le Président de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Mali Jeamille Bittar sera bientôt au terme de son mandat de quatre ans, le second. Mais comment réussir des élections en vue du renouvellement du bureau consulaire dans une dizaine de jours ? A quand pourrait-on organiser des élections dès lors que la libération des régions du Nord n'est pas pour aujourd'hui ? Avec en perspective l'ouverture gouvernementale, comment l'Etat pourrait s'engager sur un terrain glissant ? Comment l'Etat peut-il se battre pour la prolongation des mandats électifs de toutes les institutions de la République et soutenir le contraire pour la CCIM ?
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Jeamille Bittar[/caption]
Il est indéniable que si le renouvellement du bureau de la CCIM devait être consacré le 31 juillet 2012, le scrutin électoral serait exécuté à la date d'aujourd'hui. Si onc l'Etat n'a rien préparé jusqu'à cette date, les raisons évidentes sont connues de tous. L'on ne saurait tenir de scrutin dans les trois régions du Nord à cause de l'insécurité et surtout de l'absence des électeurs dans ces localités. Et il ne peut donc y avoir de Chambre consulaire sans les représentants du Nord. C'est cette raison objective qui a empêché les renouvellements de bureau à tous les niveaux de la République. C'est vrai qu'une certaine idée peut surgir en faveur de la mise en place d'une délégation spéciale, mais pour combien de temps en conformité avec la loi, alors que l'on ne sait pas à quand la libération des régions du Nord. Et quelle assurance a-t-on de la vitalité d'un tel organe plutôt administratif qui n'a point de compétence à prendre en charge la gestion des affaires ni la crédibilité nécessaire sur le plan des relations extérieures ? Le Mali perdrait toute sa splendeur dans le concert des Chambres de Commerce et d'Industrie de la sous région et du monde. Ces observations suffisent à convaincre de la nécessité de proroger le mandat de la chambre consulaire.
En outre, faut-il souligner que malgré les écueils, le bilan de l'actuel bureau consulaire demeure largement flatteur. Jeamille Bittar a réussi à faire de la CCIM un véritable outil de promotion et de développement du secteur privé à travers des réalisations on ne peut plus patriotiques : la construction de sièges pour les chambres consulaires régionales, l'aménagement du parc d'exposition de Bamako, des projets d'industrialisation, la recherche de financements et de partenaires stratégiques pour les opérateurs économiques, la restructuration de la Chambre, la création du centre de conciliation et d'arbitrage, la relecture des textes organiques de l'institution, puis un vaste programme de construction d'entrepôts dans les ports de Tema, Abidjan, Dakar, Lomé, Cotonou et Nouakchott. Ainsi a-t-il fait du secteur privé le véritable moteur du développement et de la croissance économique de notre pays, pour avoir axé son programme essentiellement sur la résorption des problèmes du secteur et la stimulation des investissements dans le pays. Ses efforts gigantesques ont fait que les opérateurs économiques maliens sont invités aux foires internationales et ont multiplié les voyages vers les pays qui constituent une destination commerciale privilégiée : Asie, Moyen Orient, Europe, Amérique. Ces performances militent en faveur de la prorogation du mandat.
A bon entendeur salut !
Mamadou DABO