Echos du Front septentrion : Les troupes du Colonel Gamou repliées à Gao
Les armes ont temporairement cessé de crépiter dans la Région de Kidal, plus précisément à Tessalit, depuis la cuisante défaite infligée aux combattants du MNLA. La trêve intervient certes après une mission accomplie avec le ravitaillement du camp naguère assiégé, mais elle est plutôt la conséquence d’un repli soudain du Colonel Gamou à Gao, alors même que la zone n’est pas totalement nettoyée de ses assaillants. Du coup, l’arrêt de la traque des bandits armés suscite des interrogations quant à la disposition des éléments de l’armée régulière à poursuivre le combat du côté sur le terrain.
Après les rudes combats dans les alentours de Tessalit, le Colonel Gamou, précédemment annoncé à Anéfis - où il devait faire la jonction avec Ould Meydou pour poursuivre la traque des combattants indépendantistes - s’est bizarrement retrouvé à Gao avec armes et bagages. Le Colonel-Major aurait atterri à sa base avec un important butin de guerre qui, selon une source très crédible, est constitué non seulement de dizaines de véhicules abandonnés sur le terrain, mais également d’un arsenal important de missiles enfouis dans les terres du Tamasna vraisemblablement au moment où les combats battaient leur plein à Tripoli.
De même source, le chef des opérations militaires dans la Région de Kidal n’est point à Gao dans le cadre d’une mission ponctuelle. Et pour cause : dans cette base où est campée pas moins une trentaine de généraux de l’armée malienne, Elhaj Gamou a été accueilli avec l’ensemble des hommes qu’il a utilisés pendant les accrochages et embuscades dressés sur son chemin lors de la destruction du siège imposé au camp de Tessalit par les assaillants armés. Pourquoi donc ce repli assimilable à un abandon de position au moment où les forces loyalistes semblaient prendre une ascendance confortable. La question donne lieu actuellement à pas mal de supputations dans l’opinion et chacun y va de ses explications. Selon certaines sources, les troupes du Colonel Gamou ont replié sur la Cité des Askia pour être ensuite redéployés sous un autre commandement à Ménaka, ville que les assaillants ont abandonnée avec le déclenchement des combats autour de Tessalit. Une autre source attribue le retour des éléments de l’armée régulière à l’insatisfaction du Colonel-Major quant au rendement des commandos parachutistes sur le terrain. Elhaj Gamou, dit-on, aurait lui-même sollicité une solution de rechange en vue de mener à bien sa mission. Ses préférences, explique-t-on, de même source, penchent plutôt du côté de sa propre milice constituée d’hommes qui maîtrisent parfaitement bien le terrain. Cette question de milice est par ailleurs à l’origine de pas mal de grincements de dents provenant de toutes parts. Du côté des populations de Kidal, les autochtones se plaignent de plus en plus d’un nouvel ordre administratif où les libertés individuelles sont totalement ignorées au profit d’un régime militaire. Ce qui aurait d’ailleurs conduit plusieurs notables à abandonner les lieux en attendant le retour de l’ordre antérieur. Du côté de la hiérarchie militaire également des objections ont trait aux liens directs que le chef des opérations militaires entretient avec le chef suprême des armées et qui se traduisent par le privilège de passer outre certaines instructions militaires.
En attendant de tirer au clair tous ces desiderata, qui illustrent par ailleurs le grand malaise qui traverse l’armée régulière, l’absence de l’adjoint du chef d’Etat-major particulier de la Présidence commence à redonner du souffle et de l’espoir aux combattants du MNLA. Aussitôt après son repli à Gao, le bruit des armes a encore retenti dans les endroits abandonnés. Des échanges de tirs ont été entendus avant-hier soir et hier matin présageant de tentatives pour prendre d’assaut le camp de Tessalit.
A. Keïta
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