[caption id="attachment_99187" align="alignleft" width="300"]

Ahmadou Abdoulaye Diallo[/caption]
Le mouvement indépendantiste touareg du nord du Mali ancien allié des islamistes et narcotrafiquants d’Aqmi du Mujao et d’Ançar-Eddine, prône désormais la carte de l’autodétermination. Cette logique est balayée d’un revers de main par bon nombre de Maliens, notamment, l’ancien ministre du commerce, de l’industrie et des investissements, Ahmadou Abdoulaye Diallo, pour qui l’autodétermination reste l’anti chambre de l’indépendance.
Ahmadou Abdoulaye Diallo, ministre de l’industrie et de commerce sous ATT que nous avons rencontré en marge de la marche du Fdr et du Coren dont il est militant (puisqu’originaire d’Ansongo), précise avant tout qu’il ne connaît pas le contenu du document remis par la délégation du Mnla au Médiateur de la Cédéao, Blaise Compaoré, en début de semaine. Mais pour lui, le Mali est un et indivisible. Il le restera. Il n’est pas question de négocier la laïcité constitutionnelle du Mali, encore moins de remettre en cause l’intégrité du territoire malien. Car, dira-t-il, toutes les fois qu’on a accordé le droit à l’autodétermination à un peuple, il a ensuite demandé à accéder à la souveraineté totale. L’autodétermination est donc, à ses yeux, l’antichambre de l’indépendance. Il a cité en exemple le cas du Soudan et du Sud-Soudan, tout en précisant que le Mali est très différent du Soudan où, une démarcation, une frontière naturelle avait toujours existée par la différence religieuse, raciale et ethnique. Ce qui n’est pas transposable au cas malien. Au Mali, à la différence du Soudan, la question du brassage des peuples est une réalité, explique-t-il.
En clair, poursuit-il, « le développement du nord du Mali ne pourra se faire distinctement de celui du Sud, de l’est, du centre ou de l’ouest. Le Mnla doit le comprendre, puisqu’ils ne sont pas représentatif des populations du nord du Mali ».
Ouvert au dialogue, Ahmadou Abdoulaye Diallo propose qu’en cas de négociations avec les occupants du nord, qu’il soit le plus inclusif possible, intégrant toutes les couches, les ethnies du Mali, du nord ou du sud, y compris les représentants du Mnla. Il pense, en effet, qu’il faut un dialogue qui ne fasse ni de vaincus ni de vainqueurs. Mais pour lui, deux choses ne sont pas négociables : la laïcité du Mali et son intégrité territoriale.
Amadou Salif Guindo