Une revendication à l’origine d’ordre matériel s’est vite transformée en coup d’état militaire, plongeant du coup notre pays dans des ténèbres qu’il n’aurait jamais dû visiter après notre révolution historique du 26 mars. Les porteurs de l’uniforme du Mali, ou ceux faisant partie du CNRDERE, au même titre que l’ensemble des forces vives de notre pays, chacun en ce qui le concerne, a douloureusement ressenti les difficultés de nos troupes, les atrocités que certains d’entre eux, au nom du Mali ont subi. Maliens aux fronts, aux champs, à la pêche comme à la forge. Aux bureaux comme dans les classes, la craie à la main, chacun au même degré ou même plus continue d’en souffrir.

Au Mali, dans les villes et campagnes, nous aurions souhaité que notre armée nationale dans les limites de la légalité républicaine, batte les pavées pour qu’elle dispose dans les délais, d’armements susceptibles de lui permettre de mener le combat dans l’honneur et la dignité, avec comme seul et unique objectif, la sauvegarde de l’unité nationale sous tendue par la préservation de l’intégrité du territoire national. Mais, nous sommes choqués, fortement choqués lorsque nous nous sommes surpris ce jeudi d’apprendre, que de revendications matérielles, le mouvement que vous dirigez s’est transformé en putsch, donc à un mouvement intéressé non pas pour le Mali et son intégrité territoriale mais par le pouvoir, l’exercice du pouvoir. Or, notre pays, à travers ces filles et ses fils a fait le serment de ne plus jamais accepté le fait accompli à travers un coup d’état militaire.
Pour ne pas être long au point de vous importuner, nous pensons comme toutes les maliennes et tous les maliens, d’ici et d’ailleurs, que vous et vos frères d’armes, dans l’honneur et la dignité acceptent de regagner vos bases respectives. C’est, croyons- nous profondément, la seule attitude qui vous grandira aux yeux des maliens qui, ont comprit le message. Sinon, cette manière de faire, ne vous garantira absolument rien aux yeux du Mali et de ses fils dont vous et vos collègues sont si fiers.
Considéré comme une vraie et authentique icône de la démocratie et du dialogue vrais, les Maliens ne comprennent pas et refusent cette manière cavalière de débarquer le président ATT, un homme qui, quoi qu’on puisse lui reprocher a énormément donné à ce pays. ATT ne mérite pas cette forme de sortie. Il a droit à la dignité, à l’honneur et à la reconnaissance du Mali tout entier. C’est pourquoi, nous n’hésitons pas à dire, qu’il est et reste le président du Mali jusqu’au 08 juin 2012. Personne n’aime ce pays mieux que personne. Il appartient à chacun de nous, porteurs d’uniformes aussi bien que cultivateurs, forgerons, commerçants, enseignants, éleveurs, artisans, fonctionnaires.
Capitaine Sanogo, le Mali et les Maliens attendent votre positive réaction en ce qui concerne le rétablissement de la légalité constitutionnelle, chose qui passe forcément par le retour aux affaires du président, du gouvernement et de toutes les institutions que vous dites avoir dissoutes. Ce n’est pas en cherchant à garder le pouvoir que vous vous grandirez aux yeux de vos compatriotes, mais en remettant ce qui n’est pas à vous, mais au Mali de chacun et tous, seul habilité à choisir ses dirigeants.
Sory de Moti