Destruction des mausolées de Tombouctou : Pas de touristes à enlever pas de rançons à payer

[caption id="attachment_77982" align="aligncenter" width="610"] Capture d'écran d'une vidéo montrant la destruction d'un mausolée, à Tombouctou, par des membres d'Ansar Eddine. | AFP[/caption] La ville de Tombouctou inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1988 est bien connue par sa légende que ses différents sites historiques dignes d'intérêt universel. Particulièrement les trois mosquées Djingareyber, Sidi Yahya et Sankoré visitées par pas mal de touristes venant de quatre points cardinaux du globe. Aujourd’hui, pourquoi ces édifices musulmans sont-ils saccagés? Est-ce pour ou contre l’Islam? L’occident veut-il détruire le tourisme malien pour ne pas avoir à payer des rançons pour les ravisseurs? Lire notre analyse. Tout le monde sait qu’en plus des trafics de toutes sortes le nord de notre pays était devenu une véritable industrie spécialisée dans le rapt de touristes. Cette activité était une source d’enrichissement des réseaux internationaux tapis dans l’ombre. Selon une confidence, certains hauts gradés, diplomates et hauts fonctionnaires tant africains qu’occidentaux seraient impliqués dans cette mafia. «Je ne peux pas dire que le Mali est victime d’un complot, mais je sais que notre problème du nord est plus compliqué qu’on ne le pense», a récemment raconté à Sangarébougou un gendarme sans entrer dans le détail. Celui-ci a passé 14 ans dans une localité située à quelques kilomètres de la frontière Mali-Niger. Il se dit étonné et écœuré d’avoir su certaines choses qui se font au nord. De quoi s’agit-il réellement? Notre interlocuteur sorti de son tacot garé au bord d’une voie ses mains posées sur le toit de l’habitacle, n’a pas voulu nous en dire plus. Néanmoins, ses quelques mots traduisent bien la situation inquiétante qui prévaut au nord depuis, le 17 janvier 2012, qui marque le début d’un nouvel épisode de ce funeste et interminable feuilleton du nord. Ce jour là, faut-il le rappeler avec amertume, plusieurs éléments des forces de sécurité du Mali ont été égorgés ou éventrés. À l’époque, les photos ont fait le tour du monde. Qui sont les vrais auteurs de ces crimes atroces encore impunis? Est-ce Aqmi, MNLA, Mujao ou Ansar Edine?

Veut-on rayer le Mali de la liste du patrimoine culturel mondial? À l’analyse de ces différents faits, on a l’impression que tout est entrepris pour que le Mali soit un ex membre du patrimoine mondial de l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) dont le siège se trouve à Paris. Il convient de rappeler que le but de celle-ci consiste à protéger les biens naturels et culturels de valeur universelle exceptionnelle contre la menace d’un monde en évolution rapide. Dans ce domaine, la ville de Tombouctou est une référence grâce à ses maisons dans lesquelles ont vécu René Caillé, le major Alexander Gordon Laing et le docteur Heinrich Barth. Certaines de ces maisons étaient transformées en musée. Il y a aussi ce puits de Bouctou bel exemple de culture dans un environnement difficile. Ces atouts ont permis à Tombouctou en 2007 d’être l’un des candidats aux Merveilles du monde moderne. Mais, cet objectif était perdu d’avance pour celui qui connaissait les ambitions des initiateurs de cette compétition qui n’ont pas retenu Tombouctou dans le choix final. Le nombre de voix obtenues par vote par Tombouctou a été jugé insuffisant, alors que la méthode de calcul des SMS n’a jamais été expliquée. D’autre part, force est de déplorer que malgré l'indignation internationale exprimée par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Ben Souda qualifiant la destruction des mausolées de «crime de guerre» Ançar Dine et autres organisations poursuivent leurs actions. Même le monument dit «Flamme de la Paix» inauguré en mars 1996 symbole de fin de la rébellion touarègue dont la cérémonie commémorative a lieu tous les ans, n’a pas été épargné. Selon une source proche d’une association des ressortissants du nord, actuellement sept des seize mausolées ont été détruits sous les yeux d’une population qui se bat pour sa survie et dans un pays presque sans armée. On sait que la prise des régions nord par des islamistes a bien été épaulée dans l’ombre. Conséquence, le 28 juin 2012, l'UNESCO a classé la Cité des 333 saints dans la liste ‘’du patrimoine mondial en péril’’. Comme si cela ne suffisait pas, on continue d’entretenir toutes sortes de phénomènes dans ce vaste désert qui comprend une partie de beaucoup de pays. Il commence de la Mauritanie jusqu’en Somalie en passant par l’Algérie, le Niger, la Libye, le Tchad, le Soudan et l’Ethiopie. Cette partie de l’Afrique est devenue un sanctuaire de plusieurs organisations criminelles du globe. Le Mali parait victime d’agression planifiée, semble-t-il, par l’occident notamment la France qui tient à s’accaparer des ressources gisant au nord. Nous ne sommes pas dans des bonnes mains quand on sait que le Burkina Faso par ailleurs médiateur de cette crise a fait deux conflits avec notre pays. Le président Blaise Compaoré à travers sa diplomatie, sollicitée pour la résolution de la crise malienne, a fait de son pays un allié de l’occident et un pivot en Afrique de l’ouest.

Le tourisme Malien est-il victime de la crise économique qui secoue l’occident? Oui, on estime que le Mali souffre aussi à cause de son tourisme à visage humain. Si non comment expliquer qu’un patrimoine mondial soit détruit sans que cette Communauté internationale n’intervienne spontanément comme elle l’a fait en Libye avec une totale ingérence? En effet, prétextant que les rebelles ne sont pas soutenus l’Organisation des traités de l’atlantique nord (OTAN) et le Conseil de sécurité de l’ONU ont laissé Kadhafi se faire tuer. C’est ce qu’ils visaient. La région de Tombouctou classée patrimoine culturel mondial devrait bénéficier d’une intervention militaire étrangère. Hélas, l’occident donne du temps à ses commissionnaires (MNLA, MUJAO et AQMI) afin que ceux-ci terminent la destruction de nos valeurs culturelles. Du coup, plus aucun ressortissant occidental ne viendra visiter le nord de notre pays et ainsi personne ne sera pris en otage. Automatiquement, le paiement des rançons pour les ravisseurs sera une période révolue. Ces ravisseurs seraient organisés en réseau dont les complices se trouveraient au sein de certains régimes tant africains qu’européens qui s’enrichissent facilement de la sorte. Tout le monde est unanime à reconnaitre le caractère multidimensionnel et la complexité de ce phénomène de touristes qui, une fois, enlevés servent d’appât. Le flux de touristes qui viennent voir nos patrimoines culturels constitue évidemment une bouffée d’oxygène pour l’économie de notre pauvre pays. Cet état de fait affaiblirait l’économie de l’occident dont les patrimoines ne sont pas visités par ses propres ressortissants à fortiori par les africains qui n’en n’ont pas les moyens. Dieu est et reste le seul espoir du Mali. L’occident a-t-il comploté pour que la ville de Tombouctou ne soit plus l’un des patrimoines du monde à cause de la destruction de ses mausolées? Une hypothèse à ne pas écarter. Dognoumé Diarra Tombouctou sœur jumelle de Djenné: Ses constructions sont hors pair Première caractéristique de la ville le désert est très proche des premières maisons. On trouve à différents endroits plusieurs zones de culture en terrasse disposées en entonnoir autour d'un puits ou d'un autre point d'eau. Les maisons sont généralement construites en banco, mais à Tombouctou le crépi est remplacé par un parement en pierres. DD