Quelques heures après le coup d’État militaire, les officiers mutins ont précisé leurs intentions en direct à la télévision. C’était hier matin. «
Les auteurs du coup d’État appellent à une transition politique civile qui doit conduite à des élections dans un délai raisonnable,
pointe le quotidien L’Essor et annoncent la création d’un Comité national pour le salut du peuple, le CNSP. »
Des intentions plutôt rassurantes,
estime Le Pays autre quotidien bamakois. «
Mais les choses ne sont pas aussi simples, relève le journal
. Qui dirigera la prochaine transition ? Comment la nouvelle équipe trouvera une réponse à la grogne sociale ? Quel sera le rôle des mutins dans cette histoire et quelle sera la durée de la transition ? Autant de questions qui restent à élucider. »
En tout cas, poursuit
Le Pays, «
le vin étant tiré, il faut désormais le boire. Et pour y arriver, les tenants du pouvoir doivent impérativement éviter les erreurs de 2012, en mettant à l’écart tous les religieux pour éviter que dans l’avenir un conflit inter-religieux ne puisse être la source d’une crise entre les Maliens. Après les religieux, préconise encore
Le Pays, il faut mettre à la retraite tous les vétérans de la vie politique malienne bien entendu, et ceux du M5-RFP également. A défaut, ce sera l’éternel recommencement. Personne n’y gagnera. »
Alors va-t-on vers un grand coup de balai ? Pour l’instant, on n’en sait rien.
Une démocratie moribonde
En tout cas, pou
r le site d’information Benbéré le salut du Mali ne viendra pas des militaires… «
Malgré la gravité de la situation, que traduisait la grogne anti-IBK qui s’exprimait à travers la contestation menée par le M5-RFP ces derniers mois, nous avions cru avoir été débarrassés du manteau corrodant de ce que certains ont appelé la "malédiction des coups d’État",
qui fait que depuis plusieurs décennies des populations en liesse (ou en détresse)
acclament les coups de force orchestrés par des militaires sans que, nulle part, ne se pose la question d’une réflexion prospective sur les enjeux. Or, pointe Benbéré,
les problèmes du Mali vont au-delà des querelles de pouvoir (…).
Notre démocratie était déjà malade, même très malade, soupire le site d’information malien,
et les récents évènements dont le coup de force militaire n’est que l’aboutissement, portent un coup de grâce à ce qui en reste. »