Mali, Niger, Burkina Faso : Près de 200 personnes victimes d'homicides illégaux entre février et mars 2020
Amnesty international
Un communiqué rendu public par Amnesty internationale, ce mercredi 10 juin, sur les exactions des militaires contre les civils au Mali, Burkina Faso et au Niger fait état de 200 victimes d'homicides illégaux ou de disparitions forcées entre février et mars 2020.
- Maliweb.net - L’organisation de défense des droits de l’Homme, Amnesty international, charge à nouveau les armées du Mali, du Burkina Faso et du Niger sur les exactions commises contre les populations civiles. Ce rapport publié, ce mercredi, indique que près de 200 personnes ont été victimes d'homicides illégaux ou de disparitions forcées entre février et mars 2020 dans ces trois pays du Sahel en proie aux menaces terroristes. Le document soutient que l’impunité et la volonté d'obtenir des victoires ont alimenté les violations des droits de l’Homme au Mali, au Niger et au Burkina Faso.
Le rapport, intitulé « Ils en ont exécuté certains et emmené d’autres avec eux », rapporte que certains des homicides commis ressemblent à des exécutions extrajudiciaires, dont certaines victimes sont des personnes déplacées internes.
Au Mali, par exemple, le rapport relève des cas de villageois arrêtés et exécutés illégalement. A cet effet, l'armée malienne est accusée d’avoir lancé des opérations de grande ampleur dans les communes de Diabaly et de Dogofry, dans la région de Ségou, qui ont donné lieu à diverses violations des droits humains à la suite d'attaques de groupes armés contre les forces de sécurité.
Dans ce rapport, Amnesty International dit « confirmer au moins 23 cas d'exécutions extrajudiciaires et 27 arrestations arbitraires suivies de disparitions forcées aux mains de l'armée malienne dans les communes de Diabali et de Dogofry, entre le 3 février et le 11 mars 2020 »
Toujours au Mali, le rapport précise que le 16 février 2020, à Belidanedji, les forces de sécurité ont procédé à l'exécution extrajudiciaire de cinq personnes, que les proches ont ensuite enterrées, et à l’arrestation de 18 autres, qui demeurent sans nouvelles.
Au Niger, le rapport dénote plus de 100 villageois victimes de disparitions forcées. D’après le rapport, ces victimes originaires de la région de Tillabéri, située dans le sud-ouest du pays, ont été arrêtées et soumises à une disparition forcée par l'armée dans le cadre de l'opération Almahou entre le 27 mars et le 2 avril 2020.
Quant au Burkina Fasso, le rapport signale que 31 habitants de Djibo, dont 10 personnes déplacées, ont été arrêtées et exécutées le 9 avril 2020 par le Groupement des forces antiterroristes (GFAT). Des exécutions extrajudiciaires que le gouvernement a reconnu le 20 avril après, selon le rapport.
Au regard du péril qui pèse sur les populations civiles dans le Sahel, Amnesty International appelle les gouvernements du Mali, du Burkina Faso et du Niger à mettre un terme à l'impunité concernant les violations régulièrement commises par leurs forces de sécurité contre des populations non armées. Et ensuite à veiller à ce que les opérations militaires soient conformes aux droits humains et au droit international humanitaire.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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